Annals of Burns and Fire Disasters - vol. XIII - n. 3 - September 2000

TRAITEMENT ET PRONOSTIC DE LA BRULURE GRAVE AU CENTRE DES GRANDS BRULES DE DOUALA, CAMEROUN

Beyiha G.,1,2 Binam F.,2 Batamack J.F.,1 Sosso M.A. 2

1 Hôpital Général de Douala, Cameroun
2 Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales Yaoundé, Cameroun


RESUME. La brûlure constitue une pathologie traumatique fréquente et lincidence de la mortalité reste très préoccupante. Cette étude prospective du Centre des Grands Brûlés de Douala, Cameroun, détermine les indices de gravité de la brûlure thermique par flammes et propose un schéma de prise en charge du grand brûlé. Les accidents domestiques et la brûlure thermique sont les circonstances et le type de brûlure les plus incriminés. La surface corporelle atteinte est le principal élément de gravité. Les perturbations hémodynamiques très précoces surviennent pour une atteinte de 10% chez lenfant et 15%o chez ladulte. Elles sont entretenues par un défaut de remplissage et constituent la première cause de décès dans un tableau de défaillance polyviscérale. Les apports hydroélectrolytiques précoces suffisants et les catécholamines améliorent les résultats des 48 premières heures, considérées comme la première phase. Certaines localisations, comme la face, et latteinte des voies respiratoires par inhalation des fumées chaudes et le blast et la résorption des oedèmes aggravent le pronostic et sont responsables dinsuffisance respiratoire. Lutilisation des diurétiques, proscrite pendant la phase de remplissage, et la ventilation artificielle peuvent savérer nécessaires lors ce cette deuxième phase. La troisième phase, au-delà du 14ème jour, celle du risque infectieux, est une menace permanente pour le brûlé. Il est entretenu par un état de dénutrition et dimmunodéficience. Ce risque ne saurait justifier une utilisation abusive des antibiotiques, source de résistance des souches bactériennes et de survenue des infections systémiques à levures. Lapport calorico-protidique devra par contre être important et justifier un supplément dalimentation par gavage à travers une sonde nasogastrique.

Introduction

Le Centre des Grands Brûlés de lHôpital Général de Douala, Cameroun, est une unité de soins aux brûlés, à vocation nationale et régionale, qui accueille les patients se présentant spontanément ou venant de divers établissements sanitaires du pays et de la sous-région de lAfrique Centrale.Ce centre dispose de:

  • trois secteurs de 18 lits, dont 8 pour brûlés graves, les seuls fonctionnels actuellement
  • deux lits fluidisés
  • une salle de balnéothérapie
  • un bloc opératoire pour le traitement des séquelles

Léquipe est formé de médecins anesthésistes réanimateurs et dun personnel paramédical formé dans la prise en charge des grands brûlés.
Cent soixante patients y ont été traités au moment de notre étude; cette expérience nous permet de dégager certains aspects épidémiologues et les indices de gravité de la brûlure, et de proposer en outre un schéma thérapeutique selon le stade de la brûlure.

Méthodologie

Cette étude constitue un bilan de fonctionnement du centre des brûlés de Douala sur une période de quatre ans, de janvier 1993 à décembre 1997.
Les patients étaient tous reçus à ladmission par un médecin anésthésiste réanimateur chargé de recueillir les données épidémiologiques, dévaluer la gravité de la brûlure et de sassurer la prise en charge initiale.
Les données épidémiologiques figurent sur le dossier dadmission. En plus de lidentité du patient, il sagit:

  • des circonstances, lheure de survenue et le type de la brûlure
  • la superficie et la profondeur de la brûlure, les délais de la prise en charge, les traitements antérieur
  • les lésions associées

    Les brûlés graves étaient hospitalisés; ceux ne nécessitant pas lhospitalisation ont été traités en
    externe.
    Etait considérée comme brûlure grave et hospitalisée:

  • une atteinte de la surface corporelle supérieure à 15% chez ladulte et 10% chez lenfant
  • une brûlure associée à une atteinte des voies respiratoires
  • toute brûlure électrique avec portes dentrée et de sortie
  • une brûlure chimique étendue

    La prise en charge initiale était faite selon le schéma suivant:

  • libération des voies aériennes avec intubation trachéale éventuelle et correction de lhypoxie par oxygénation
  • contrôle et maintien de l'hémodynamique et remplissage après pose dune voie veineuse de gros calibre (voie veineuse centrale) et dune sonde urinaire
  • analgésie et nettoyage des lésions
  • évaluation de la brûlure: siège, surface, profondeur et lésions associées. La surface était évaluée par deux méthodes: la règle de 9 pour les adultes, les tables de Lund et Browder chez lenfant
  • les incisions de décharge sil existait un risque de compression vasculonerveuse et aponévrectomie en cas de carbonisation et de brûlure musculaire
  • les pansements par application des topiques étaient occlusifs
  • les bilans paracliniques: hémogramme, hémostase, ionogramme sanguin, urée sanguine et créatinémie, ECG en cas de brûlure électrique

Le protocole adopté, pour ladulte, était celui du Parkland Hospital, qui supprime lapport des colloïdes pendant les 24 premières heures et qui restaure, selon les travaux de Baxter, le volume plasmatique et le déficit en sodium avec un apport de 4 ml/kg/% de surface brûlée de lactate de Ringer.
Chez lenfant, il a été appliqué la règle de Carvajal: besoins = 5000 ml/m2 de surface brûlée + 2000 ml/m de surface corporelle. La moitié des besoins devait être administrée pendant les 8 premières heures
La prise en charge lors de la période secondaire visait à lutter contre:

  • la surcharge hydrique secondaire à la diminution de la fuite plasmatique extravasculaire et au retour vers le secteur plasmatique des liquides préalablement séquestrés dans le milieu interstitiel. Lapport hydrosodé est alors réduit, et ladministration des diurétiques, proscrite à la phase initiale, peut savérer nécessaire;
  • linfection, facilitée par la destruction de la barrière naturelle quest la peau. La prévention de la contamination cutanée repose sur les traitements locaux: la balnéothérapie, lapplication des topiques antibactériens et la desiccation des escarres. Lantibiothérapie entreprise face à un tableau septique généralisé était adaptée à lantibiogramme. Souvent, elle a été instaurée de façon aveugle devant un sepsis sévère
  • les cicatrisations vicieuses par la kinésithérapie précoce et la chirurgie pour excision greffe des brûlures profondes et des zones fonctionnelles;
  • la dénutrition par une nutrition artificielle précoce. Lapport calorique devait couvrir la dépense énergétique quasi double à raison de 150 Kcal pour 1 g d azote.

Résultats et commentaires

Epidémiologie
Cent soixante patients ont été reçus pendant les quatre ans: 108 de sexe masculin (67,50%) pour 52 de sexe féminin (32,50%) (Tableau 1).

Age (ans)

Hommes

Femmes

Total

%

0-5

33

13

46

28,75

6-10

5

1

6

3,75

11-15

3

5

8

5

16-20

3

7

10

6,25

21-25

9

2

11

6,88

26-30

6

9

15

9,38

31-35

13

7

20

12,50

36-40

9

6

15

9,38

41-45

10

5

15

9,38

46-50

5

1

6

3,75

51-55

3

1

4

2,50

56-65

1

1

2

1,25

> 65

1

1

2

1,25

Tableau 1 - Répartition selon l'âge et sexe

Le recrutement des malades dans notre centre de brûlés ne reflète aucunement la fréquence de la brûlure dans notre pays car la brûlure demeure une pathologie traumatique très fréquente même dans les pays industrialisés où elle est pourtant en régression.
Les données épidémiologiques ne présentent pas de particularités par rapport aux résultats antérieurs récents publiés au Cameroun. Les accidents domestiques demeurent les plus fréquents et sont responsables de 63,13% des cas contre 22,50% de travail.
Les accidents domestiques surviennent principalement lors des activités de cuisine, les manipulations frauduleuses des compteurs électriques et la vente clandestine des produits pétroliers stockés dans les concessions et qui constituent un péril permanent au même titre que l'existence des agglomérations à forte densité des populations autour des dépôts pétroliers.
Les femmes et les enfants sont plus affectés dans les brûlures domestiques. La prédominance féminine, 68% audelà de 11 ans, correspond à l'âge des activités de cuisine et domestiques exclusivement réservées au sexe féminin dans notre société. Cette importante activité, et la promiscuité, entraînent un relâchement de la surveillance des enfants, des garçons surtout, affectés dans plus de 78% des cas avant l'âge de 10 ans.
La brûlure thermique est le type le plus fréquent (90,30%), dont 54,80% par contact et 45,20% par les flammes (Tableaux II, III).
L'eau chaude (80%), l'huile bouillante (13,75%) et les produits chimiques sont les agents responsables de la brûlure par contact. L'huile dans 68,88% des cas, l'électricité (16,66%), les produits pétroliers (9,09%) et le gaz domestique (6,06%) sont les agents à l'origine des brûlures par flammes.

 

Nombre

%

Thermique contact

80

50

Thermique flamme

66

40,3

Electrique

11

6,88

Chimique

5

3,13

Lyell

5

3,13

Total

167*

 

* A noter l'association de quelques cas de brûlure électricite + flamme et thermique contact + flamme.

Tableau II - Répartition selon le type de brûlure

 

 

Hommes

Femmes

Total

%

Domestique

50

51

101

63,13

Travail

34

2

36

22,50

Lyell

4

1

5

3,13

Homicide
Autolyse

3

2

5

3,13

Circulation
Autre

9

4

13

8,13

Tableau III - Répartition des circonstances selon le sexe

La brûlure électrique (6,88%) est très souvent associée à la brûlure par flammes.
La notion d'explosion et de sui-venue de l'accident dans un milieu clos n'est pas rare: 8,75% des cas.
La population jeune et active est plus victime des brûlures graves: 98,12% ont moins de 55 ans.

Age
(ans)

Domestique

Travail

Lyell

Homicide
Autolyse

Accident et
autre

0-5

45

-

1

-

-

6-10

5

-

1

-

-

11-15

5

-

1

1

1

16-20

6

1

1

-

-

21-25

2

4

1

2

3

26-30

9

2

-

1

2

31-35

8

9

-

-

3

36-40

9

5

-

-

1

41-45

7

8

-

-

-

46-50

2

4

-

-

-

51-55

1

2

-

1

-

56-65

-

1

-

-

1

>65

2

-

-

-

-

Tableau IV - Répartition des circonstances selon l'âge

Nous avons enregistré 25,9% de décès, dont 89% sont dus à la brûlure thermique par flammes.

Réanimation

Cent huit malades ont été admis comme brûlés graves; 65% ont bénéficié du remplissage à la phase initiale des 36 premières heures.
La translocation liquidienne en l'absence d'une insuffisance respiratoire constitue la première cause de mortalité et de morbidité précoces de la brûlure grave en cas d'atteinte cutanée supérieure à 25-30%. La réduction plasmatique qui est estimée à 2 ml/kg/% de surface brûlée au cours des 24 premières h génère un choc hypovolémique.
La quantité de lactate de Ringer à la phase de remplissage a été en moyenne de 5 litres pour une surface corporelle atteinte inférieure de 30% et de 10 litres au-delà de 60%.
La translocation liquidienne est responsable de l'oedème qui survient pendant cette phase. Il est localisé au niveau des zones atteintes pour les superficies inférieures à 30%, secondaire à une hyperperméabilité capillaire du fait de l'action des médiateurs vasoactifs libérés par des tissus brûlés. Au-delà de 60% il est généralisé et souvent associé à un taux d'hématocrite élevé et une protidémie basse. L'hypoprotidémie est engendrée par la fuite des protéines plasmatiques, aggravée par le remplissage, et serait le principal facteur de l'oedème au niveau des tissus sains.
Treize pour cent des cas au-delà de 60% ont nécessité à l'admission J'adjonction des amines pressives pour dépression myocardique. Elle peut être révélée par le remplissage chez un sujet taré, ou secondaire à l'action d'un facteur dépresseur du myocarde libéré par les tissus brûlés et entretenu par un défaut de remplissage.
La superficie atteinte est le principal critère de gravité de la brûlure: 73,68% des malades ayant une atteinte corporelle supérieure à 60% décèdent dans notre étude dans un tableau de défaillance polyviscérale conséquence des perturbations hémodynamiques et responsable de la quasi totalité des décès pendant les premières heures. Si les atteintes supérieures à 80%, très impressionnantes, ont bénéficié d'un transfert précoce et rapide, les tranches de 20% à 60%, dont le taux de décès de 40% reste élevé, étaient souvent minimisées et référées en seconde intention, dans un état très dégradé.
La profondeur, d'évaluation difficile pendant les premières heures de la brûlure, et l'atteinte de la face majorent les besoins liquidiens lors du remplissage.
 

 

Défaillance
polyviscérale

Atteinte
pulmonaire

Choc infectieux

Nombre

15

8

5

Pourcentage

15,57

28,57%

17,85

Délai survenue

24 heures

7 jours

> 3 semaines

  • Deux cas de candidose systémique dont un HIV positif.

Tableau V - Causes de décès

 

Surface (%)

Nombre

Pourcentage

0-20

0/113

-

20-39

5/15

33,33

40-59

9/13

69,23

> 60

14/19

73,68

Tableau VI - Décès et surface (décès/nombre de patients par
tranche de surface brûlée)

 

Heures

Nombre

Pourcentage

0-2

7/41

17,07

2-4

5/13

38,46

4-8

1/12

8,33

8-24

5/41

12,19

24-48

4/24

16,66

> 48

6/29

20,68

Total

28/160

 

Tableau VII - Décès et délai de reception
(décès/nombre d'admissions par tranche horaire)

 

 

Brûlure
face

Lésion
inhalation

Brûlure
périnée
Nombre

20/51

11/23

2/2

Pourcentage

39,21

47,82

100,00

Tableau VIII - Décès et lésions associées
(décès/nombre de patients porteurs lésions associées)

 

Type

Nombre

Pourcentage

Flamme

25/66

37,87

Electrique

1/11

9,09

Lyell

2/4

50,00

Tableau IX - Décès et type de la brulure
(décès/nombre de patients atteints d'un type de brûlure)

La deuxième phase de notre étude est caractérisée par les lésions respiratoires qui aggravent le pronostic. Responsables de 28,57% de l'ensemble des décès du second jour à la seconde semaine, elles en ont constitué la principale cause de mortalité. La brûlure thermique par flammes a été responsable de 90% des décès. 71% des cas étaient associées à l'atteinte ce la face, 39,21% aux lésions d'inhalation et 10,71% à une notion d'explosion dans un milieu clos principalement, facteurs qui aggravent le pronostic.
24% des cas dont le brûlures de la face ont bénéficié d'emblée d'une ventilation artificielle, à visée préventive, chez les grands brûlés et ceux présentant des lésions d'inhalation dont les besoins liquidiens sont majorés avec un risque d'oedème importnat et de surchange hydrique lors de la phase de rèsorption des oedèmes. En plus de l'action directe de la chaleur, les lésions respiratoires peuvent être aggravées per l'action des médiateurs vasoactifs libérés par les tissus brûlés sur le tractus respiratoire et surtout par l'inhalation des particules ou de gaz, toxiques pour l'épithélium bronchique ou la paroi alvéolaire." Les incisions de décharge au niveau du thorax ont été pratiquées sur 7,5% des cas, secondaires aux fiammes dont la moltié était associée à la brûlure électrique, pour améliorer la compfance thoracique altérée par la profondeur des brûlures.
17% des patients ont été ventilés tardivement pour infection pulmonaire ou en phae de choc infectieux.
Au delà de la deuxième semaine, a été notée la phase du risque infectieux. L'utilisation des antibiotiques n'était pas systématique, en dehors des cas de brûlure électrique, des brûlures souillées transférées tardivement.
L'antibiothérapie a été reconduite dand 26% de cas transférés secondairement dans un était septique.
17,85% de décès sont survienus pendant cette période dnas un tableau de sepsis grave; dans 4% des cas, après une utilisation prolongée des antibiotiques, les brûlés sont devenus réfractaires aux antibiotiques disponibles; 2 cas ont été étiquetés bactériologiquement candidose systémique dont un HIV positif.
Tous les 2 cas brûlures du périnée, ont évolué fatalement. Cette localisation, associée à la translocation des germes intestinaux vers les ganglions mésentériques,` constituent les points de départ d'une dissémination bactérienne systémique, et sont respondables des états septiques graves.
L'altération de l'état général qui correspondait habituellement avec le début de la troisième phase a motivé l'instaur ation de l'alimentation artificielle. Cette altération est la conséquence d'un état d'hypermétabolisme associé à celui d'un hypercalabolistne protéique responsables d'un tableau de dénutrition qui déprime davantage les capacités de résistance de l'organisme contre l'infection.
48% des patients ont bénéficié d'une alimentation artificielle dont 25% de type associé: entérale et parentérale.
La nutrition parentérale exclusive étant réservée aux brûlés dans un état critique

Conclusion

La brûlure demeure une pathologie traumatique très frequente, et la brûlure domestique la circonstance d'accident la plus fréquente.
Les brûlures thermiques constituent le type le plus incriminé. L'atteinte des voies respiratoires aggrave le pronostic.
La prise en charge est tardive et encore approximative dans la plupart des formations sanitaires. Le taux de mortalité est très préoccupant dans nos pays et reste élevé pour les brûlures étendues au-delà de 40%.
La phase précoce est dominée par les perturbations hémodynamiques qui évoluent en cas d'échec de la réanimation vers un tableau de défaillance polyviscérale.
La seconde phase est principalement celle des troubles respiratoires, cause de décès à cette période de la brûlure.
La phase tardive est celle du risque infectieux, entretenu et aggravé par un état de dénutrition et d'immunodéficience.
Plus de 63%o des accidents sont dus aux erreurs humaines et en font un problème de santé publique. Its peuvent être évités par une action préventive d'envergure nationale auprès des populations cibles, portant sur:

  • la prévention des accidents domestiques liés à la manipulation du matériel de cuisine
  • les gestes salvateurs en cas d'incendie et de brûlure
  • la prévention et la lutte contre les activités frauduleuses sur les réseaux électriques, le stockage et la vente clandestine des produits pétroliers.

 

SUMMARY. Burns are a frequent traumatic pathology and the associated mortality continues to be a source of preoccupation. This prospective study at the Douala Burns Centre in Cameroon determines the indices of severity of fire burns and proposes a scheme of management. Domestic accidents and fires are the circumstance and type of burns most frequently encountered. The body surface area (BSA) burned is the most important prognostic element. Early haemodynamic disturbances occur in burns involving a BSA of more than 10% in children and more than 15% in adults. These changes are fuelled and aggravated by inadequate fluid replacement and constitute the primary cause of death as a result of multiple organ failure. Prompt and adequate fluid replacement and catecholamines improve outcome in the first 48 h, which constitute the first phase of burn management. The involvement of certain regions, such as the face, and of the airways by inhalation of hot fumes, as well as blast and the reabsorption of oedema, worsens prognosis and causes respiratory failure. The use of diuretics, which is contra-indicated in the replacement phase, and artificial ventilation may prove necessary in this second phase. In the third phase, after the 14th day, there is a risk of infection, which is a constant danger for burn victims. The risk is compounded by a state of denutrition and immunodeficiency. This riskdoes not however justify inappropriate use of antibiotics, which are a source of resistant bacterial strains and the development of systemic fungal infections. The administration of calorie-protein nutrients is on the contary very useful and justifies supplementary nasogastric tube feeding.


BIBLIOGRAPHY

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    .

This paper was received on 22 February 2000.

Address correspondence to: Dr Gerard Beyiha, Service des Grands Brûlés, Hôpital Général, B.P. 4856, Douala, Cameroun.

 



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