Annals of the MBC - vol. 5 - n' 2 -
June 1992
BRULURES
ELECTRIOUES PAR ACCIDENT DU TRAVAIL A EDF: LINE REVUE DE 938 CAS SURVENUS DURANT LA
DECENNIE 1980-1989
Gourbiére E., Lambrozo J.
Service des Etudes Medicales d'EDF/GDF, Paris, France
RESUME Les auteurs présentent une
ftude rétrospective de 938 cas de brélures électriques survenues parmi le personnel
d'Eleetricité de France pendant une période de 10 ans. Les brélures &Iectriques
représentent une faible part des accidents du travail A EDF mais elles se distinguent par
leur gravité. Le taux de mortalité est de 2,9% et la fréquence des incapacit&s
permanentes partielles parmi les surivivants est. é1evée (30,2%). Les causes habituelles
des accidents sent des erreurs hurnaines.
Introduction
Le Service des Etudes Médicales d'EDF-GDF effectue depuis plus de 40 années des enquftes
sur les accidents du travail d'origine électrique. Notre étude concerne les 938 cas de
brfilures électriques survenus parmi le personnel d'EDF durant la décennie 1980-1989.
Puisqu'll a en moyene chaque ann&e 94 victimes de brGlures électriques parmi un
effectif EDF moyen de 120.000 agents, l'incidence annuelle des brfilures électriques A
EDF est en moyenne de 0,08%. Elle est bien inférieure A celle de Fensemble des accidents
du travail en service (de toute origine) qui et de 2,5% parmi le personnel EDF. En
revanche, la part des brfilures électriques dans la mortalité par accident du travail en
service est importante puisqu'elle est de 29%. Si Fon consid&re la totalité des
accidents électriques (avec ou sans brélures) cette part devient 35%. Les accidents
électriques et plus particulierement les brfilures electriques sont done relativement
rares mais graves.
Non objectifs principaux ont é 1'étude des caractéristiques physiques et cliniques des
brfilures électriques et la comparaison des résultats avec ceux des études
antérieures.
Méthodes
Nous avons college sur une fiche individuelle et confidentielle les caract&ristiques
physiques et cliniques de chaque accident et de chaque accidenté. Nous avons utilisé les
dossiers du Service Général de Medecine de Contréle (SGMC) et du Service General de
Wdecine du Travail (SGMT) lorsqu'lls nous ont W communiqués, les dossiers de la
Commission Nationale des Rentes et les rapports techniques des Comit&s d'Hygi&ne,
de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) dont nous avons eu connaissance. La
collaboration du Service Prévention et Sécurite (SPS) nous a ét& tr&s
précieuse. Elle nous a, en effet, permis d'identifier un nombre important d'accidentés
dont nous ne poss&dions aucun dossier. Etant donné qu'll ne nous a pas &é
possible de nous procurer tous les dossiers manquants, le nombre total de brfilures
&Iectriques (938) que nous donnons est probablement en de~A du nombre réel. A notre
avis, le nombre réel serait probablement au moms de 1100 cas, sachant que Fort prend en
compte toutes les brélures électriques par accident du travail en service suivi ou non
suivi cl'arr~t de travail. L'effectif moyen des agents EDF victimes d'accident du travail
en service (de toute origine) a W calculé d'apr&s les statistiques publiées par le
SPS (EDF/GDF). L'effectif moyen des agents EDF a &é déterminé d partir des données
fournies par la direction du Personnel et des Relations Sociales (DPRS - Statistiqucs au
31/12 de chaque année).
Résultats
La population des accideWs
La population des accidentés est une population presque exclusivement active, jeune et de
sexe masculin. 52% des accidentés sont des monteurs de lignes aériennes ou souterraines
et des ouvriers electriciens travaillant sur des installations (postes)

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Fig. 1
Fonctions exercées par les 938 victimes de brúlures électriques. |
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La moyenne d'áge est 34 ans. D'aprés la
fig. 2, 42% des accidentés ont un áge inférieur ou égal á 30 ans

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Fig. 2
Repartition des 938 victimes de bralures ~lectriques par tranches d'Sge. |
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L'anciennet& A EDF est tout d fait
corrélée avec I'dge. D'apr&s la fig. 3, 25% des accidentés ont moins de 5 ans
d'anciennet& et 45% d'entre eux ont moins de 10 ans d'ancienneté.

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Fig. 3 Répartition
des 938 vietimes de brúlures électriques selon leur ancienneté á EDF (en tranches de 5
années). |
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La répartition des
accidents selon les mols de l'anneé ne montre pas de tendance saisonniére tr~s marquée
(fig. 4). On note, malgré tout, que les mois de juin, juillet et septembre, les plus
chargés en travaux sur les réscaux, comportent davantage d'accldents que les autres
mois. 11 existe aussi une recrudescence daccidents en février.

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Fig. 4 Répartition
des 938 cas de brúlures électriques suivant les mois de l'année. |
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En revanche, Panalyse de la répartition
des accidents selon les jours de la semaine montre que prés de 80% des accidents se
produisent durant les quatre premiers jours de la sernaine (fig. 5).

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Fig. 5
Repartition des 938 cas de brúlures électriques suivant les jours de la semaine, |
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Dans 1'étiologic des accidents, le facteur
humain est prédominant.
Les accidents
Les caractéristiques cliniques des brillures sont étroitement liées aux
param&tres physiques des accidents (tableau 1).

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Tableau I Répartition
des brfilures électriques selon leur type et la tension du courant (938 cas) |
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Sur un total de 99é accidents
électriques nous avons recens& 938 (94,2%) brélures é1ectriques et 58 (5,8%)
accidents sans brélures." La majorité des brillures sont dues d un amorqage ou a un
court-circuit A l'origine d'un arc. Les brillures par are sont parfois associées d des
brélures par flarnmes (par ignition des vetements) et/ou ~ des projections de
mat&riaux enflammés. Ces brillures représentent 79,3% des cas (744/938). Les
brillures électrothermiques, dues au passage du courant A travers le corps (i.e. ~ une
électrisation) représentent 12,9% des cas (121/938). Les brillures mixtes, associant
1ésions par arc et par électrisation, représentent 7,é% des cas (71/938).
Le courant électrique responsable de ces brélures est un courant alternatif, 50 Hz, dans
la quasi-totalité des cas. 58,7% des brillures sont des bralures par courant basse
tension (U < 1000 volts). 19,4% des brillures sont des brélures par courant haute
tension (U > 1000 volts). Enfin, dans 21,9% des cas, la tension n'a pas pu etre connue.
D'apr&s notre expérience, bon nombre de ces cas sont en fait des brillures par
courant basse tension.
Nous retrouvons les faits habituellement
constatés (tableau 1):
- les brillures par arc, les plus fréquentes, sont le plus
souvent dues ii la basse tension;
- les brélures électro i thermiques sont presque aussi
souvent dues A la basse tension qu'i ]a haute tension;
- les bralures mixtes sont dans la grande majorité des cas
des brélures par haute tension.
Réstíltats cliniques
Mortalité
Vingt-sept accidents électriques avec brillures ont W mortels, soit 2,9% d'entre eux
(27/938). Vingt déc&s ont &é immédiats A la suite d'une electrocution (i.e. une
électrisation immédiatement mortelle) probablement due d une fibrillation ventriculaire
irréversible malgré la réanimation en général précoce mise en oeuvre
(bouche-d-bouche et massage cardiaque externe puis choc électrique externe en urgence).
Dans 19 cas sur 20 le trajet du courant a intéressé le coeur. La fibrillation
ventriculaire est [a cause probable mais non prouvée de la majorité des déci&s
imm&diats. De graves traurnatismes (par chute) sont fréquemment associés d
1'é1ectrocution. Dans un seul cas un polytraurnatisme est probablement l'unique cause du
déc&s immédiat. Les 20 déc&s immédiats sont d peu pr&s aussi souvent dus A
la basse tension (I I cas) quA la haute tension (9 cas). Sept d&c&s sont survenus
secondairement, entre le 4~me et le 28&me jour suivant I'accident. Ils sont
consécutifs ~ des brélures &tendues et proforides dont la superficie moyerme
représente 42% de la surface corporelle totale. Les complications mortelles sont d'ordre
neurologique et cardiaque, compte tenu de 1'état tr&s précaire des grands
brél&s. Parral les causes de d&c&s secondaire nous avons aussi relevé 4 cas
de septicémie gravissime et 2 cas dinsuffisance rénale aigu myoglobinurique. Les sept
brélures secondairement mortelles sont des brOlures mixtes par courant HT (5 cas) et des
bralures par arc par courant HT (I cas) et courant BT (I cas).
Evolution clinique des brélures non mortelles (911 cas)
Parmi les 911 brélures non suivies de déc&s: 742 (81,5%) sont des brfilures par arc,
10é (11,5%) sont des brfilures électrothermiques, é1 (é,7%) sont des brfilures mixtes
et 2 (0,2%) sont des brfilures de type non identifié.
Les bralures par arc non mortelles (742 cas)
Ces brúlures, les plu fréquentes, tout á fait comparables á des brúlures thermiques
classiques, sont le plus souvent superficielles. Leur étendue (tableau 11) est en
général minime ciu moyenne (9é, 1 % des cas).
Superficie
(% STC) |
NOMBRE |
Petite < 1% |
392 |
|
713 ( 96.1% ) |
1% < moyenne < 10% |
321 |
10% < grande < 30% |
18 |
Massive < 30% |
2 |
Non connue |
9 |
TOTAL |
742 |
|
Tableau II Superficie
des brúlures par are non inortelles (742 cas) |
|
Leurs. localisations
préférentielles sont les membres supérieurs (en particulier la face dorsale de la main)
et la face, y compris Poeil (conjonctive, cornée, rétine) (tableau III).
Les coups d'arc oculaires sont comptés parmi les bralures intéressant la face. Ils ont
&é observés dans 207 cas (solt 27,9% des brGlures par arc). Prés de la moitié
d'entre eux sont isol&s (c'est-A-dire associ&s A aucune autre brélure).
Les brúlures électrothermiques non mortelles (10é)
Ces brúlures sont en gériéral peu étendues - du moins en apparence - puisque Pon sait
que des lésions thermiques (avec ischémie-nécrose) peuvent se produire au sein de tons
les tissus profonds traversés par le courant électrique. Ces brélures sont donc
d'aspect trompeur et Fon dolt se méfier de toute bralure électrothermique, rn~me lorsque
les 1ésions apparentes sont de petites 1ésion cutanées (tableau IV).
SUPERFICIE
(% SCT) |
NOMBRE |
Petite
< I % |
79 |
I% <
moyenne < 10% |
22 |
10% <
grande < 30% |
2 |
Massive
> 30% |
- |
Non
connue |
3 |
TOTAL |
106 |
|
Tableau IV Superficie
des brúlures électrothermiques non mortelles (10é cas) |
|
Les localisations
électives des brélures électrothermiques sont les membres supérieurs (en particulier
face palmaire du poignet, paume de la main, face palmaire d'un ou plusieurs doigts). Les
localisations correspondent aux points de contact ou plus simplement dit aux
<<points d'entre>> et <<de sortie>> du courant (tableau V).
LOCALISATION
|
NOMBRE |
Membre inferieur droit ou gauche |
43 |
Membres superieurs droit et gauche |
24 |
Téte +/- membre(s) supdrieur(s) |
3 |
Autre(s) localisation(s) |
35 |
Localisation non connue |
1 |
TOTAL |
106 |
|
Tableau V Localisations
des brfilures électrothermiques non mortelles (10é cas) |
|
Superficie
(% STC) |
NOMBRE |
Petite < 1% |
19 |
1% < moyenne < 10% |
20 |
|
30 ( # 50% ) |
10% < grande < 30% |
10 |
Massive < 30% |
7 |
Non connue |
5 |
TOTAL |
61 |
|
Tableau VI Superficie
del brùlés mixtes non mortelles (61 cas) |
|
Parmi les brillures mixtes,
nous avons observé 5 cas de coup d'arc oculaire ou phototraumatisme. 11 y a donc au total
212 coups d'arc oculaires (207 parmi les br8lures par arc + 5 parmi les bralures mixtes).
Ce nombre important de phototraumatismes est d'observation courante. 11 est le reflet de
la trop fréquente absence du port de lunettes protectrices anti-UV.
LOCALISATION |
NOMBRE |
Membre infericur droit et/ou gauche |
16 |
TRe +/- membre(s) supérieur(s) |
5 |
Autres localisations (en general multiples) |
40 |
Localisation non connue |
- |
|
Tableau VII Localisations
des brfilures inixtes non mortelles (é1 cas) |
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Pertes de connaissance
initiales non mortelles (é5 cas, soit 7,1% des accidents non mortels)
Les causes les plus fréquentes de
perte de cormaissance initiale sont une électrisation avec passage de courant ~ travers
le coeur: é1 cas, dont 5 se sont accompagnés de troubles du rythme cardiaque graves, en
particulier d'une fibrillation ventriculaire non mortelle gr5ce A la réanimation. Une
deuxi&me cause de perte de cormaissance est encore une électrisation
caract&risée par un passage de courant d travers 1'encéphale objectivé dans é cas
par la pr&sence de profondes brillures crdniennes. Enfin, les pertes de cormaissance
peuvent &re dues d un traumatisme par chute d'un lieu élevé (12 cas).
Traumatismes non mortels (é3 cas, soit
é,9% des accidents non mortels)
Les traurnatismes sont fr&quents
et volontiers multiples (polytraumatismes). Les parties du corps le plus fr&quemment
atteintes sont le crdne et la face (23 cas), les mernbres supérieurs (19 cas), le rachis
dorsal et/ou lombaire (I I cas). Les traumatismes sont dus soit A une électrisation
suivie de chute, soit d un faux mouvement (maladresse). Ils sont beaucoup plus rarement la
cons&quence d'une tétanisation musculaire cbez un sujet resté <<coIIé>>
d un conducteur sous tension. Les traumatismes laissent volontiers, des séquelles (en
particulier du type syndrome postcommotionnel).
Complications les plus ftequentes des
911 accidents non mortels (15é complications de é types differents)
Nous avons observé les complications suivantes:
Complications cardiovasculaires (4é cas)
- Troubles du rythme cardiaque, en particulier tachycardic
sinusale, plus rarement fibrillation auriculaire (25 cas)
- Troubles transitoires de la repolarisation (é cas)
- Modifications de pression artérielle systolique (15 cas)
- Troubles de la conduction cardiaque ( cas)
- Anomalies non précisées de 1'é1ectrocardiogramme (2 cas)
- Anomalies auscultatoires isolées (2 cas)
- Signes électrocardiographiques en faveur d'un infarctus du
myocarde (I cas qui ne laissera aucune séquelle)
Complications neurologiques et
psychiatriques (59 cas)
- Troubles psychiatriques divers, en particulier anxl~t~,
agitation (27 cas)
- Troubles de la conscience sans perte de connaissance (par
exemple, obnubilation) (8 cas)
- Troubles neurologiques p~riphériques (19 cas)
- Anomalies isol~es de 1'é1ectroenc~phalogramme (3 cas)
- Troubles neurologiques centraux graves (2 cas) Convulsions
(1 cas)
- Troubles neurologiques ou psychiatriques de type non
pr~cis~ (1 cas)
Complications sensorielles (14 cas)
Nous excluons de cette énumération les 212 coups d'arc oculaires d&jA c1tés
(conjonctivite, kératite, tinite et exceptionnellement atteinte cristallinienne):
Cataractes débutantes dues d une électrisation (4 cas)
- Cecite d'origine centrale apr&s traurnatisme crdnien (I
cas)
- Troubles auditifs cochléo-vestibulaires dus d un
barotraurnatisme (explosion d'un arc) ou A un traumatisme crfinien ou d une electrisation
ou (tr&s rarement) d une bralure profonde du pavillon de l'oreille (8 cas)
- Troubles olfactifs (2 cas)
- Troubles gustatifs (I cas)
Complications rénales bénignes (12 cas)
- Hematurie macroscopique, albuminurie, hemo- on
myoglobinurie transitoires (I I cas)
- Insuffisance rénale forictionelle (I cas)
Complications infectieuses (8 cas)
- Infections locales de zones bi-é1écs (3 cas)
- Septicémies (4 cas)
- Méningite (I cas)
Autres complications (17 cas)
Il s'agit essentiellement d'é1évations transitoires des enzymes cardiaques et/ou
musculaires squelettiques.
Incapacité temporaire totale (ITT) et hospilalisations 790 brfilés non décédés
(8é,7%) ont eu un arrét de travail d'une durée en g~n&al inféricure ou égale a 3
mols (tableau VIII).
DUREE WITT |
NOMBRE |
ITT < 3 mois |
515 |
3 mois < ITT < é mois |
52 |
é mois < ITT < 12 mois |
23 |
ITT > 12 mois |
17 |
Durée non connue |
183 |
TOTAL |
790 |
|
Tableau VIII Wpartition
des 790 cas WITT selon leur durée |
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257 brúlés non décédés ont été
hospitalisés (soit 28,2%). En raison du manque fréquent Winformations á ce sujet, ce
chiffre de 257 est trés certamement inférieur au chiffre réel. Par ailleurs, nous
ignorons le plus souvent la durée d'hospitalisation des 257 victimes hospitalisées.
Séquelles des 911 brúlures électriques non mortelles
Plusieurs types différents de séquelles sont
volontiers associes chez un méme accidenté. Nous avons dénombré 3é4 séquelles chez
275 brúlés atteints d'1ncapacité permanente partielle (IPP).
Séquelles directement liées aux brfilures (241 cas)
Ces séquelles sont évidemment les plus fréquentes. 11 s'agit de séquelles
esth&tiques et invalidantes (cicatrices). 11 s'agit aussi de séquelles mutilantes.
Nous avons observ~ 1é amputations chez 12 bi-é1és. Quatorze de ces 1é amputations ont
&é subies par 10 victimes de brélures électrothermiques ou mixtes par courant haute
tension. Le taux d'amputation parmi les victimes (non décédées) de ce type de brales
est de 13,7% (10/73).
Les 1é amputations peuvent &re class&es de la fa~on suivante:
- é amputations majeures (é membres supérieurs amput&s
au-dessus on au-dessous du - coude) pratiquées uniquement chez des victimes de brélures
électrothermiques on mixtes par courante haute tension
- 10 amputations mineures (7 doigts et 3 orteils)
Sequelles neurologiques et psychiatriques (53 cas)
- Syndromes post-commotionnels ou troubles psychiques A type
d'anxifté et/ou de phobic (33 cas)
- Troubles psychiatriques divers (troubles du comportement,
etc.(3 cas)
- Neuropathies périphériques sensitivo-motrices affectant
le plus souvent le nerf médian et plus rarement les nerfs cubital et radial (11 cas)
- Troubles neurologiques centraux majeurs (tetraplègie par
ex.) (3 cas)
- Anomalies persistantes et isolées de 1'é1ectro
encéphalogramme (I cas)
Séquelles sensorielles (44 cas)
- Sequelles habituelles des coups d'arc oculaires:
photophobie, conjonctivite chronique, rétinopathie avec parfois diminution de
I'acuit& visuelle (21 cas)
- Cataractes (5 cas). 4 caractes résultent d'une
&IectriSation par courant HT avec contact cephalique dans 3 cas. La cinqul&me
cataracte est apparue A la suite d'une exposition ~ un puissant arc electrique sans
électrisation associée
- Sequelles auditives (15 cas): hypoacousie, acouph&nes,
vertiges d'origine vestibulaire
- Sequelles olfactives (anosmie) (2 cas)
- Sequelles oculaires d'origine centrale (cécité) (2 cas)
Sequelles cardiovasculaires (I seul cas)
Il s'agit d'un cas de troubles du rythme et de la repolarisation bénins (apparus
secondairement de plus).
Les complications cardiovasculaires immédiates sent fréquentes mais transitoires et la
rareté des séquelles cardiovasculaires est habituelle.
Sequelles des traumatismes (23 cas)
Les syndromes post-commotionnels en font partie mais nous les avons déjA classés dans
les séquelles neuro-psychiques.
Les 23 séquelles sont principalement des séquelles de traumatismes des membres
supérieurs et du rachis. Signalons I cas d'hépatectomic partielle A la suite d'un grave
traurnatisme abdominal.
Autres séquelles (2 cas)
- I cas d'artérite du membre infiérieur gauche (d la suite
d'une infection sur cathéter)
- I syndrome restrictif (A la suite d'une pleurésle)
Incapacité permanente partielle (IPP)
275 brúlés tion décédés ont eu une IPP, soit 30,2% des cas (fig. 6). Dans la
majorité des cas le taux d'IPP est < 30%. Dans 1é cas, ce taux est 'compris entre 30
et 99%; dans 8 cas, ce taux est de 100%. Dans 43 cas, le taux d'IPP n'a pu étre connu.

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Fig. 6
Répartition des IPP en fonction de leur taux (275 IPP parmi 911 brúlures électriques
non mortelles). |
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Gravité des brúlures de Penquéte
Si Fon ajoute les 24 cases d'lPP >
30% aux 27 cas de déc&s, on obtient un total de 51 accidents graves parmi 1'ensemble
des 938 accidents mortels et non mortels, soit 5,5% des accidents. Cc taux West pas
inférieur celui de la précédente décennie (5,é%).
Conclusion
Les résultats de cette enqu~te sent assez semblables d ceux de 1'enqu&te de la
décennie 1970/79 (Cabanes J., Gourbi&re E.). 11 n'y a pas de diminution marquée du
nombre annuel moyen de brfilures électriques parmi le personnel d'EDF. La gravité des
brfilures est d peu pr~s la rn~me. Les types de complications et de séquelles sont d peu
pr~s identiques except& en ce qui concerne les complications rénales aigu~s (devenues
plus rares grdce A la réanimation intensive toujours en progr&s). Wine si l'on
considérait que I'mcidence des brillures électriques avait dans 1'ensemble diminué, 11
ne faudrait pas oublier que Feffectif des agents EDF est resté stable ou a rn~me
diminué (globalement sur 10 armées). En fait nous ne voulons pas faire de conclusion
erronée due d la tr~s probable sous-estimation du nombre de brillures électriques durant
la décennic étudiée. Cc qui reste certain c'est qu'apr&s une phénoménale
décroissance du nombre d'accidents électriques durant la décennie 19é0-é9 A EDF, nous
constatons que la courbe de fréquence des accidents électriques derneure en plateau. La
raison principale en est la difficult& A maitriser 1'erreur humaine d Forigine de
presque tous les accidents électriques. Le Service Mvention et Sécurité d'EDF concentre
actuellement tons ses efforts sur 1'&tude des facteurs humains.
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