Ann. Medit. Bums Club - vol. VII - n. 1 - March 1994

EVOLUTION DES ACCIDENTS PAR BRULURE 1985 - 1990 A SONATRACH

Sidani R.

Direction Ressources Humaines, Sonatrach, Algérie


RESUME. L'auteur prend en considération les accidents par brûlure qui se sont produits dans la période 1985-90 en rélation directe ou indirecte avec les activités de la Sonatrach, une compagnie algérienne engagée dans la production et la vente du pétrole, avec l'intention d'analyser les facteurs de risque enjeu et de trouver des méthodes pour supprimer ou réduire les dangers, pour ce qui concerne la fréquence et la gravité dés accidents, et de proposer le comportement correct et les mesures les plus appropriées pendant les diverses phases de la prise en charge du travailleur brûlé.

Cet te communication porte sur les accidents par brûlure au sein d'une entreprise pétrolière algérienne, la Sonatrach, durant la période de six ans 1985-1990.

Présentation de Sonatrach

Entreprise nationale de recherche, d'exploitation, dé production, de transport, de liquidation et de commercialisation des hydrocarbures.

Population: 32628 travailleurs
Lieux: plus de 100 lieux de travail
Groupe de travail: de 6 personnes (topographie) et dans les pôles industriels plus de 3600 personnes.
Répartition: sur 48 wilayate (départements) sur 2,380,000 km' dont environ 3/4 sont désertiques

Sujet

Cette brève description a pour objet de montrer la difficulté pour la prise en charge de la santé des travailleurs. Nous nous sommes efforcés de cerner la population la plus exposée à ce genre d'accident (brûlure), de comparer les professions spécifiques à l'industrie pétrolière et celles de soutien, de voir les causes et les origines, d'évaluer l'impact global et surtout de recenser les lacunes dans la prise en charge des blessés et d'y apporter les correctifs nécessaires. Nous avons colligé pendant cette période 305 dossiers d'accidents de travail par brûlure.
Nous remarquons qu'il n'y a pas de différencesignificative entre les professions face au risque des brûlures.

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Fig 1 - Courbe d'évolution des accidents: la courbe annuelle est de 51 cas. Fig. 2 - Répartition des brûles par fonction.
  • Fonctions spécifiques à l'industrie pétrolière: 148 cas.
  • Fonctions non spécifiques à l'industrie pétrolière: 133 cas.

Sur le graphique, nous relevons les catégories les plus exposées :

  • les opérateurs pour le (a) avec 42% de cas
  • les mécaniciens et électriciens en bâtiment avec

respectivement 23% et 26% = 49%.

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Fig. 3 - Zones atteintes.

membres supérieurs: 52%
visage:  25%
membres inférieurs: 12%

 

img0000004.jpg (7847 byte) Fig. 4 - Origines.

flamme: 30%
produits chimiques: 28%
liquide chaud: 23%
électricité: 9%

 

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Fig. 5 - Causes.

mauvaise manipulation 54%
négligence 22% 
défaut de protection 12%
matériel défectueux 12%

AGE DES BRULES

8 1,5% des cas ont entre 20 et 40 ans.
18,5% des cas ont entre 41 et 60 ans.

CATEGORIE SOCIO-PROFESSIONELLE DES BRULES

8501o sont de la maiÎtrise.
13% sont de l'exécution.

DEGRE DES LESIONS

75,4% sont du ler degré, le reste est du 2ème et 3ème degré. Généralement, c'est une mosalique (ler, 2ème et 3ème degré).
Il faut dire à ce niveau que l'évaluation des lésions n'est pas faite d'une façon scientifique.

EVACUATION DES CAS GRA VES A L'ETRANGER

Nous avons étudié d'autre part les cas de brûlés ayant nécessité une évacuation vers des centres spécialisés européens par avions sanitaires. Voici le diagramme des 5 années:

1986: 5 cas
1987: 1 cas
1988: 2 cas brûlures 3ème degré
1989: 9 cas
1990: 0 cas
Total: 17 cas

La durée d'hospitalisation varie d'un jour à 425 jours (2 cas). Nous avons relevé 5 décès dont 4 au cours des 48 premières heures, et un au 9ème jour. La moyenne des hospitalisations pour les 12 cas restants est de 4 mois.

Enseignements tirés de ces évacuations

Près du 1/3 des cas des évacués (décédés) ont été plus par effet psychologique et sentimental envers les erreurs humaines collègues de travail et la famille de pour une escompte de survie ("évacuation l'accidenté que administrative").

Les gestes appropriés et les soins sur les lieux de travail ne sont pas pratiqués de façon professionnelle.

Les délais de prise en charge sont longs entre le moment de l'accident et l'arrivée d'une équipe médicale (distance très grande, intempéries, pistes).

Conclusion

Ces statistiques nous montrent que le nombre de brûles au niveau de l'Entreprise est relativement peu élevé, vu les caractères des risques existants (inflammabilité, explosion) en permanence, grâce à la vigilance des équipes d'hygiène et de sécurité.

  • L'Entreprise axe ses efforts pour réduire au maximum les effets des incidents/accidents par:
  • Formation des sécuristes du travail.
  • Faire accepter l'idée du traitement par eau (cooling) de tout brûlé pendant 15 à 20 min et recouvrir le blessé d'un drap propre en attendant la prise en charge du blessé par une équipe médicale.
  • Ne pas se précipiter à évacuer à tout prix le blessé sans avis médical et que le plus important est d'assurer le maintien des fonctions vitales.
  • Remplir correctement les dossiers d'accident.
  • La Direction de l'Entreprise envisage de créer des unités légères de soins intensifs dans chaque pôle industriel, et un hôpital de traumatologie et de brûlés.

SUMMARY. This paper deals with bum accidents during the period 1985-90 directly and indirectly linked to the activities of Sonatrach, an Algerian company engaged in the production and sale of petroleum. The object is to consider the risk factors involved and to attempt to find solutions, in order to eradicate or reduce the risks, as far as frequency and seriousness are concerned, and to propose the correct behaviour and the measures to be taken during the various phases of the taking in charge of a burned worker.


BIBLIOGRAPHIE

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