Annals ofBurns and Fire Disasters - vol. IX - n. 3 - September 1996
ANALYSE EPIDEMIOLOGIQUE DE 2000 BRULES HOSPITALISES A
BORDEAUX ENTRE 1987 ET 1994
Perro G., Bourdarias B., Cutillas M., Castède
J-C., Sanchez R.
Service des Brûlés, Hôpital Pellegrin,
Bordeaux, France
RESUME. Les
données épidémiologiques de 2000 patients brûlés hospitalisés entre 1987 et 1994
sont étudiées. 54% des accidents sont des brûlures par flammes, 24% des
ébouillamments, 8% des lésions électriques, 7% des lésions par contact, 5% des
lésions chimiques. La répartition de la population est la suivante: de 0 à 5 ans, 10%;
de 6 à 15 ans, 9%; de 16 à 64 ans, 67%; 65 ans et plus, 13%. La part des accidents
domestiques est de 80%. Le sex-ratio est de deux hommes pour une femme. 64% des brûlures
de l'enfant jusqu'à 5 ans sont provoquées par des liquides chauds (nourriture 2/3, eau
chaude sanitaire 1/3). Chez l'adulte, il s'agit le plus souvent de brûlure par flamme
(58%) avec manipulation de liquides inflammables dans 40% des cas; les bassines de friture
sont responsables de la majorité des accidents domestiques chez la femme. Chez le sujet
de plus de 65 ans, une chute par trouble de la conscience est à l'origine de 25% des
accidents. Certains agents vulnérants entraînent des lésions de topographie spécifique
(mains et visage pour les flammes, oeil pour les brûlures chimiques, membres inférieurs
et périnée pour les ébouillantements). Alcoolisme (12%), maladie psychiatrique (7%) et
bas niveau socio-culturel (24%) sont les facteurs de risque les plus souvent associés. La
surface brûlée moyenne des patients est de 15%. La mortalité totale est de 9%, avec 50%
de survie à 80% de surface corporelle brûlée entre 0 et 40 ans.
Introduction
La fréquence des brûlures
nécessitant une hospitalisation est estimée en France à 14 pour 100 000 habitants.' Des
mille brûlés qui transitent annuellement par notre SAS d'urgence, environ le tiers est
hospitalisé, car la lésion présentée possède des caractères de gravité locale ou
générale. Uanalyse de ces patients depuis plusieurs années permet de dégager les
grandes tendences de l'épidémiologie de la brûlure en Aquitaine; ce programme de suivi
s'intègre en plus dans un programme français à l'échelon de la Société Française
d'Etude et de Traitement des Brûlures.
Le profil épidémiologique ainsi obtenu par le centre de Bordeaux est comparable à celui
des pays d'Europe occidentale ou nord-américains concernant l'âge, le sex-ratio ou la
part respective des différents agents vulnérants.1-1 Les choses sont différentes dans
les pays du tiers-monde, du fait d'une pyramide des âges exposant plus les enfants ou
d'habitudes sociales et culturelles modifiant les facteurs de risque.
Matériel et méthodes
L'analyse épidémiologique est basée
sur les données informatisées de 2000 patients hospitalisés pour brûlure entre 1987 et
1994. Elle porte sur plusieurs niveaux: recrutement géographique, variation des
circonstances de l'accident en fonction de l'agent vulnérant et de l'âge, facteurs de
risque et de gravité, analyse de la mortalité générale.
Ainsi, quatre types principaux d'agents vulnérants sont étudiés: les agents thermiques
(flamme, ébouillantement, contact), l'électricité, les agents chimiques, les radiations
ionisantes. Nous avons individualisé les circonstances suivantes: les liquides
inflammables manipulés auprès d'une source de chaleur, l'inflammation de proximité
(brûlures provoquées par une source de chaleur de proximité, enflammant les vêtements,
en incluant feux nus, cheminées et poêles), les explosions et les incendies, les
lésions d'ébouillantement provoquées par le renversement d'ustensiles de cuisine
(nourriture), les accidents liés à une source d'eau chaude (sanitaire ou non, hors
nourriture). L'analyse précise pour chaque circonstance le contexte de l'accident: chutes
sur ou dans l'agent vulnérant (baignoire, plaque chauffante, cheminée), réanimation des
feux (action de relancer un feu avec un produit inflammable, feu de jardin, barbecue ou
cheminée), accidents de la voie publique (lésions par flamme, ébouillantements [durits]
ou lésions chimiques [batteries]), lésions d'ébouillantement par jet de vapeur
(autocuiseurs en majorité), accidents provoqués par briquet, allumettes ou cigarettes
enflammant les vêtements ou la literie.
Résultats
Le recrutement géographique du Service des Brûlés
de Bordeaux est analysé sur la Table I. Les trois-quarts des patients proviennent
de la région Aquitaine, avec un délai de transfert variant entre soixante minutes et
quatre heures. La surface brûlée des malades augmente avec la distance au centre.
Origine* |
Gironde |
Aquitaine** |
Limitrophes Aquitaine*** |
% patients |
50% |
25% |
15% |
Délai d'admission |
1 heure |
4 heures |
>4 heures |
SCB moyenne |
10% |
18% |
24% |
* 10% des patients
proviennent d'autres régions françaises ou de l'étranger
** Aquitaine sauf Gironde: Charentes, Dordogne, Lot et Garonne, Landes, Pyrénées
Atlantiques
*** Limitrophies Aquitaine: Corrèze, Deux Sèvres, Vienne et Haute Vienne, Creuse, Gers,
Haute Garonne, Lot, Hautes Pyrénées |
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Table 1 - Analyse du recrutement des patients hospitalisés |
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Les quatre types
principaux d'agents vulnérants se répartissent de la façon suivante:
- les brûlures thermiques (85% du total), incluant les
atteintes par flamme (54%), les ébouillanternentes (liquides et vapeurs 24%), et les
lésions provoquées par le contact avec un solide chaud (7%)
- les brûlures électriques (8% du total) soit
électrotraumatismes vrais avec passage de courant (2/3 du total) soit flashes
électriques avec effet thermique simple (1/3)
- les brûlures chimiques (5% du total)
- les brûlures par radiations ionisantes (ultraviolets dans
notre recrutement (1 % du total)
Répartition par âge et par sexe
Cette répartition est comparable à la
population admise dans les services d'urgence ou de traumatologie (Fig. 1). Il
existe un rapport homme/femme de 2 pour 1, sauf après 70 ans où la proportion de femmes
plus importante est le reflet de la pyramide des âges. Deux pics de fréquence sont
remarquables: celui des enfants de moins de 10 ans, avec- une forte proportion d'enfants
de 1 à 4 ans (2/3), et les adultes de 20 à 40 ans, numériquement les plus importants.
Dans cette étude, nous avons analysé les accidents par tranche d'âge en réalisant les
regroupements suivants: de 0 à 5 ans (220 brûlés, soit 10% des patients), de 6 à 15
ans (200 brûlés, 9% des patients), de 16 à 64 ans (1400 brûlés, 67% des patients), et
au-delà de 64 ans (250 brûlés, 13% des patients).

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Fig 1
- Distribution des entrées en fonction du sexe et par tranches de 10 ans d'âge. |
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La part des accidents domestiques est
très forte, plus de 80% si l'on considère la totalité de la population; en se limitant
aux tranches 18-64 ans, la part des accidents de travail est de 35% chez les hommes et de
11% chez les femmes: la brûlure est donc essentiellement un accident domestique qui
touche l'adulte masculin jeune.
Etude des circonstances de la brûlure entre 0 et5 ans
L'analyse des agents vulnérants est rapportée sur la Fig. 2; il n'y a pas de
spécificité liée au sexe. Les ébouillantements sont majoritaires contrairement à tous
les autres âges. Les lésions de contact touchent le plus souvent les mains (portes de
four de cuisinière juste à hauteur de l'enfant, fers à repasser, plaques chauffantes).
Les électrotraumatismes sont des accidents domestiques à basse tension, atteignant
surtout les doigts, posant plus de problèmes chirurgicaux (prise en charge de lésions
complexes) que de problèmes médicaux (déjà résolus à l'entrée dans le service); les
lésions labiales et endoboccales provoquées par la mise à la bouche de fils ou de
prises de courant sont rares. Les brûlures chimiques, par contre, sont souvent associées
à une atteinte de la muqueuse buccale.

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Fig. 2 -
Répartition des différents types d'agents vulnérants entre 0 et 5 ans. |
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L'analyse des circonstances est rapportée
sur les Figs. 3 et 4. Le jeune enfant est passif devant les flammes (inconscience
du danger), comme en témoigne l'importance de l'inflammation de proximité, la plus forte
prévalence de la série; on notera par ailleurs la fréquence des accidents entraînées
par l'utilisation des briquets et allumettes. La majorité des accidents par
ébouillantement survient lors de la manipulation de la nourriture: c'est une constante
que l'on retrouve quel que soit l'âge. La fréquence des chutes (baignoire, bassine) va
de pair avec une marche mal assurée et la possibilité de bousculade entre enfants.
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Fig. 3 -
Circonstances des brûlures par ébouillantement-des enfants de moins de 5 ans. |
Fig. 4 -
Circonstances des brûlures par flamme des enfants de moins de 5 ans. |
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Etude des circonstances de la brûlure entre 6 et 15
ans
L'analyse des agents vulnérants est rapportée sur la Fig. 5. Dès 6 ans, le
profil épidémiologique se rapproche de celui des adultes; la proportion de lésions par
flammes est trois fois plus importante chez les garçons, la proportion
d'ébouillantements est deux fois plus importante chez les filles. Les lésions par
contact sont beaucoup plus rares que chez les petits.
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Fig. 5 -
Répartition des différents types d'agents vulnérants entre 6 et 15 ans. |
Fig. 6 -
Circonstances des brûlures par ébouillantement des enfants entre 6 et 16 ans. K |

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Fig.
7 - Circonstances des brûlures par flamme des enfants entre 6 et 16 ans. |
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Uanalyse des circonstances, rapportée sur les Figs. 6 et
7, confirme l'attraction que présentent les garçons pour les liquides inflammables et la
réanimation des feux domestiques.
Etude des circonstances de la brûlure entre 16 et 64
ans
L'analyse des agents vulnérants est rapportée sur la Fig. 8. Chez les hommes, il
y a trois fois plus d'atteintes électriques, deux fois plus par flamme, et deux fois
moins par ébouillantement que chez les femmes. Les brûlures par contact comportent
souvent à domicile une notion de "malaise" associée (comitialité,
éthylisme), et au travail associent fréquemment écrasement et brûlure par presse
industrielle (machines à repasser, verrerie). Les électrotraumatismes sont de haut
voltage dans 25% des cas (agents EDF, -contacts accidentels avec ligne à -haute tension).
Les brûlures chimiques, peu étendues en milieu domestique, peuvent être dues à une
immersion complète en accident de travail. Elles sont liées essentiellement aux acides
(32% des cas), aux bases (26%), aux gaz lacrymogènes (14%), aux hydrocarbures ffl), au
ciment et à l'eau de Javel (4%). Les brûlures par radiations ionisantes sont des coups
de soleil, parfois aggravés par l'utilisation de photosensibilisateurs (psoralènes).

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Fig. 8 -
Répartition des différents types d'agents vulnérants chez l'adulte entre 16 et 64 ans. |
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Uanalyse des circonstances est rapportée sur les Figs.
9 et 10. La bassine de friture est la première cause d'ébouillantement de la femme
jeune et la réanimation d'un feu avec un liquide inflammable est la première cause de
brûlure de l'homme jeune.
Etude des circonstances de la brûlure après 64 ans
L'analyse des agents vulnérants est rapportée sur la Fig. H. Si les
ébouillantements restent plus fréquents chez la femme comme dans les autres séries, les
atteintes par flamme sont également partagées entre les deux sexes.
Uanalyse des circonstances est rapportée sur les Figs. 12 et 13. La première
circonstance de brûlure chez les sujets les plus âgés est la chute dans l'agent
vulnérant, perte d'équilibre ou malaise, accompagnée d'un trouble de la conscience
retrouvé dans la moitié des cas.
Les tentatives d'autolyses
La fréquence est de 5% par rapport à la totalité des accidents hospitalisés. Uagent
vulnérant est la flamme (82%), l'eau chaude ou l'huile (6%), un acide ou une base (5%),
ou le courant électrique (2%). Dans 38% des brûlures par flamme, il s'agit d'une
immolation, et dans 30% des cas d'un suicide au gaz avec explosion accidentelle.
Analyse des facteurs de risque
Mettre en évidence des facteurs de risque socioculturels ou physiques prédisposant à
l'accident est toujours tentant pour déboucher sur la prévention.
Chez l'enfant, le milieu défavorisé et l'âge entre 1 et 3 ans sont des facteurs
prédisposants. Chez l'adulte, le bas niveau socioculturel est retrouvé chez 24% des
hospitalisés. Les antécédents favorisants les plus fréquents dans notre série sont
l'alcoolisme (12%), les problèmes psychiatriques 7%), la comitialité (3%), les diabètes
et les handicaps 2,5%), la cérébrosclérose (2%), et la toxicomanie (1,501c).
Analyse de la fluctuation des admissions
Le nombre total de patients hospitalisés est imprévisible, se situant dans une
fourchette fluctuant autour de 300 par an ± 20%.
L'analyse hebdomadaire de nos admissions ne montre pas de pie particulier. Il existe par
contre deux pics d'activité annuels (Fig, 14), un estival (juin à août) et un
hivernal (décembre à mars). Le pic estival correspond à plusieurs facteurs:
augmentation de la population d'Aquitaine du fait des vacances, fermeture annuelle de
certains centres entramant une redistribution des patients, modification des facteurs de
risque; en effet, les chaleurs sont plus propices aux accidents liés aux produits
volatils et l'été modifie les comportements sociaux (feux de jardins, tondeuses,
caravanes, bouteilles de gaz, barbecues). Le pie hivernal correspond à des accidents
(chauffage, eau chaude, cheminées) et à une population différente: 45% des enfants et
des sujets de plus de 65 ans sont hospitalisés entre janvier et mars.
L'afflux massif est par définition imprévisible. Si les grandes catastrophes restent
exceptionnelles, les situations susceptibles d'amener un centre hospitalier ou un service
spécialisé à la saturation sont plus fréquentes et relèvent de trois grands types:
les incendies, les explosions (souvent associés) et les accidents de la voie publique.
La part des brûlés hospitalisés relevant de ce type de recrutement est dans notre
série de 17%; les explosions sont dues au gaz dans les trois-quarts des cas. Ces malades
présentent en général des caractères de gravité particuliers, réalisant le tableau
du "brûlé, blasté, blessé".
Analyse des facteurs de gravité
Les relations entre l'agent vulnérant et les localisations de la brûlure sont décrites
sur la Table IL Les brûlures par flamme se caractérisent par des atteintes de
l'extrémité céphalique, des voies aériennes et des mains; les brûlures chimiques ont
un risque oculaire plus élevé (aspersion du visage); les brûlures électriques vraies
touchent essentiellement les mains alors que les flashes atteignent le visage et les yeux;
et les ébouillantements touchent électivement membres inférieurs et périnée (chutes).
Les relations entre agent vulnérant et surface brûlée sont résumées sur la Fig.
15. Les brûlures sont plus étendues et plus profondes lorsqu'il s'agit d'une
atteinte par flamme: 37% des patients présentent une lésion de plus de 20% de la surface
corporelle, et la surface brûlée moyenne en lésions profondes est deux fois plus
étendue que lors d'une brûlure par ébouillantement par exemple (12% versus 7%).
La surface corporelle brûlée (SCB) moyenne des patients hospitalisés est de 15,5% ±
0,44 (SEM) et la SCB moyenne en profond est de 8,2% ± 0,37 (SEM). Ces deux valeurs sont
liées par la relation: surface de profond = (SCB * 0,71) - 3, r = 0,86, n = 1947.
La durée de séjour (DUS) des patients survivants est mieux corrêlée à la surface de
profond (r = 0,78, DUS = (% profond * 2,7) + 12) qu'à la surface brûlée totale (r =
0,65, DUS = (% SCB * 1.4) +8).
La mortalité globale entre 1987 et 1994 a été de 9,7%. La survie rapportée à l'âge
et à la surface brûlée totale est exposée dans la Fig. 16: la zone de 50% de survie se
situe à plus de 80% de SCB pour les sujets âgés de 0 à 40 ans, à 50% de SCB pour les
sujets entre 40 et 65 ans, et à 30% de SCB pour les sujets de plus de 65 ans.
Discussion
L'incidence respective de chaque type
d'agent vulnérant retrouvée dans notre série est comparable aux séries européennes et
américaines .2-4 Les différences avec d'autres études peuvent être liées à une
pyramide des âges non identique (58% d'ébouillantements sur une population totale car
les enfants y sont majoritaires% à des habitudes sociales dissemblables (80% des lésions
par flamme liées à l'utilisation des réchauds à kérosène," ou à des facteurs
locaux spécifiques (20% d.'électrotraumatismesl). Les fluctuations saisonnières sont
habituelles.
Le sex-ratio deux hommes pour une femme est standard sauf dans la série marocaine.' La
pyramide des âges retrouvée dans notre série est classique sauf dans les pays
"jeunes" . La part des accidents domestiques vis-à-vis des accidents de travail
est en général de 60%.
Les enfants les plus jeunes sont le plus souvent brûlés par liquides chaudes (60 à 80%
des cas) . Plus âgés, les circonstances se rapprochent de celle des adultes." La
notion de sévice chez l'enfant est très complexe à apprécier; pour les brûlures, elle
semble être faible (1% pour Hammond"); néanmoins, il est souvent difficile de
différencier une attitude volontairement vulnérante d'un manque de surveillance presque
volontaire entraffiant l'accident." Chez l'adulte, l'incidence respective de chaque
circonstance de l'accident est semblable à celle de notre série .La gravité des
lésions par presse chauffante et le risque des avivements de feux domestiques sont
rappelés.
La fréquence des brûlures auto-infligées est estimée faible par Daniels "I% des
admissions sur 10 ans"); l'agent vulnérant le plus classique est la flamme."
Tous les auteurs insistent sur l'existence de problèmes psychiatriques chez ces brûlés
et sur la nécessité d'une prise en charge globale.
Les facteurs de risque les plus habituels sont l'alcoolisme, l'épilepsie, les tares
antérieures; ces facteurs de risque sont aussi des facteurs d'aggravation de la
mortalité. Chez l'enfant, l'âge inférieur à 4 ans et le fait d'être un garçon sont
retrouvés;" néanmoins, le rôle favorisant d'un niïeau social n'est pas toujours
isolé.
Les relations entre le type d'agent vulnérant et les lésions observées font l'objet
d'analyses;' la topographie lésionnelle varie en fonction de l'agent vulnérant .
La surface brûlée moyenne des patients hospitalisés varie de 5 à 25 %6,7,21 rendant
difficile l'analyse de la mortalité par centre. Ce facteur est ancore modifié par le
type de population recrutée (âge, profondeur, prévalence d'un type d'agent vulnérant).
Ainsi, la mortalité dans les séries publiées peut osciller entre 5 % et 55%.
Conclusion
L'analyse épidémiologique de 2000
patients montre que le spécialiste en Aquitaine aura le plus souvent à prendre en charge
un accident domestique individuel, touchant un enfant de moins de cinq ans et une femme
jeune pour une brûlure par ébouillantement dans une cuisine, ou bien un homme jeune pour
une lésion par flamme plutôt à la maison qu'au travail. Il existe trois populations à
risque: les enfants de moins de trois ans et les adultes de 20 à 40 ans pour leur
fréquence, et les sujets âgés pour leur haute morbidité. A partir de ces données, les
campagnes de prévention devraient insister sur la surveillance des enfants dans les
cuisines, la témperature de l'eau chaude délivrée par les installations sanitaires, les
risques des bassines de friture, et la manipulation inadaptée des liquides inflammables.
SUMMARY. A survey is made of
the epidemiological data of 2000 burn patients hospitalized between 1987 and 1984.
Fifty-four per cent of the accidents were flame burns, 24% scalds, 8% electric burns, 7%
contact burns, and 5% chemical burns. Age distribution was as follows: 0-5 yr, 10%; 6-15
yr, 9%; 16~64 yr, 67%; 65 yr and over, 13%. Domestic accidents constituted 80% of all
cases. The sex ratio was two men to one woman. In children up to the age of 5 yr 64% of
burns were caused by hot fluids (two-thirds food, one-third washing water). Most adults
were involved in flame burns (58%), followed by the handling of flammable fluids (40%);
women were mostly involved in accidents while frying in the kitchen. In the over-65 years
age group, falling due to loss of consciousness was responsible for 25% of the accidents.
Certain lesive agents cause accidents in specific body areas (hands and face with flames,
the eyes in chemical burns, the lower limbs and perineum in scalds). The most commonly
associated risk factors were alcoholism (12%), psychiatric disorders (7%) and low
sociocultural level (24%). The average burned 13SA was 15%. Overall mortality was 9%, with
a 50% survival rate in patients aged 0-40 yr with 80% burned BSA.
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This paper was received on 7 August
1995. Address correspondence to: Dr
G. Perro, Service des Brfil6s, 146pital Pellegrin Tripode, 33076 Bordeaux, France. |
MBC - PREVENTION
CAMPAIGN
The MBC, in the context of the activities laid
down in its Statute and intended to promote burn prevention campaigns, has produced the
following videotapes:
The Prevention of Burns in Children
The Prevention of Electrical Burns in Everyday Life
The Prevention of Electrical Bums at Work
The Prevention of Industrial Disasters
How to Defend ourselves from Fire
How to Defend ourselves from Forest Fire
The tapes have been dubbed in English, French,
Arabic, Italian, Spanish, Greek and Turkish and come in two versions, U-MATIC and VHS.
All the tapes are available entirely free of charge to MBC Members who apply in
writing to receive them explaining their reasons and undertaking to use them exclusively
to promote a burn prevention campaign in their respective countries.
For non-members of MBC the tapes are available at a
cost of US$ 25 each, including postal charges.
Please address requests to: Annals of Burns and
Fire Disasters, Divisione di Chirurgia Plastica e Terapia delle Ustioni, Ospedale Civico,
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