% vol = 2 number = 3 prevlink = 142 nextlink = 153 titolo = "TABLE RONDE (SUITE) PROBLÈMES PSYCHOLOGIQUES À LA REPRISE PROFESSIONNELLE" data_pubblicazione = "Décembre 2001" header titolo %>
RÉSUMÉ. A partir de 4 exemples : reprise de la même profession, poste aménagé, reclassement professionnel, invalidité, on peut essayer de préciser la place du facteur travail dans la vie après l'accident des personnes brûlées.La reprise professionnelle participe à la restauration narcissique mais la mise en invalidité n'est pas forcément un obstacle et le rapport " qualité de vie travail " doit être évalué au cours des entretiens sans à priori.
Mots clés : Brûlures, problèmes psychologiques, réinsertion.
Parler des problèmes psychologiques à la reprise professionnelle, c'est comme toujours lorsqu'il s'agit de psychologie, s'intéresser à l'histoire propre de chacun, et en l'occurrence à la place du travail dans la vie de la personne avant la rupture de vie que représente la brûlure.
Cette approche est une sorte d'avant-propos, dont l'objectif est de questionner l'idée même de réinsertion professionnelle, conçue généralement comme facteur important de l'élaboration de soi, de l'appartenance sociale et donc d'une bonne « qualité de vie ». C'est à partir d'entretiens cliniques à plusieurs années de la brûlure, que j'ai choisi des situations correspondant aux 4 possibilités offertes par le monde du travail : reprise du même poste, aménagement de poste, reclassement professionnel, invalidité.
Madame A. , 50 ans : brûlure sur 30% de la surface corporelle, membres inférieurs, mains, visage.
1) Caractéristiques liées à l'accident
2) Vécu de la reprise professionnelle
Monsieur B., 40 ans
1) Caractéristiques liées à l'accident
2) Consultation en 2001
Monsieur C. 35 ans
1) Caractéristiques liées à l'accident
2) Entretien 3 ans après l'accident
Il s'agit de deux personnes brûlées à l'âge de 17 ans lors d'un accident, sur 60% et 90% de la surface corporelle. Actuellement l'une est en invalidité calculée sur le salaire correspondant à l'activité professionnelle qu'elle aurait dû exercer après formation consécutive à l'accident. Son investissement est associatif, dans le cadre sportif auprès des enfants. L'absence d'activité professionnelle est vécue comme « normale compte-tenu de l'atteinte », le processus de restauration narcissique s'exprimant dans une recherche de paternité.
Ces approches brèves et donc nécessairement réductrices permettent cependant de faire apparaître quelques pistes de réflexion concernant la place du travail dans la vie des personnes victimes de brûlure.
1. La corrélation entre une reprise la plus précoce possible et une bonne qualité de réinsertion n'est pas évidente et fait apparaître que la rupture de vie est avant tout une réalité psychique.
2. L'investissement professionnel est modifié par les problèmes psychologiques liés à l'accident. Dans ce cas l'activité n'est plus porteuse de satisfactions narcissiques et sociales et ne peut être investie comme au préalable.
3. La situation de travail peut s'avérer pathogène, renforcer une symptomatologie déjà existante, majorer la souffrance et le sentiment de non-reconnaissance, favoriser la désadaptation et les symptômes posttraumatiques.
4. L'investissement travail peut permettre momentanément l'évitement des problèmes et du travail de deuil. La dépression survient tardivement le plus souvent. Il suffit rarement à la résolution des difficultés psychologiques liées à la brûlure.Problèmes psychologiques à la reprise professionnelle
5. L'invalidité n'est pas nécessairement un obstacle au réaménagement de vie avec investissements sociaux et affectifs, dans la mesure où elle marque la reconnaissance d'une atteinte grave, ce qui sousentend qu'elle est viable financièrement.
6. Les délais d'indemnisation des accidents sont à prendre en compte dans la difficulté de reconnaissance que vivent les brûlés, car les années d'expertises sont une épreuve sans cesse renouvelée de reviviscence traumatique qui le plus souvent empêche l'investissement de la reprise professionnelle.
D'une manière générale, l'approche psychopathologique du travail, nous rappelle que la brûlure est traumatique, que la souffrance liée à la perte et à la blessure narcissique y est majeure du fait de la nature de l'atteinte et des soins. La reprise professionnelle participe à la restauration narcissique principalement dans le cas où les conditions du travail retrouvé sont optimales, et ne confrontent pas à la perte. Il faut noter, même si ce n'est pas l'objet de notre propos, que les éléments objectifs liés à l'employeur et aux nécessités de l'entreprise y jouent un rôle important. Cette approche est loin d'être exhaustive mais n'a pour objectif que de proposer à partir de l'entretien clinique, un questionnement sur le rapport entre « qualité de vie » et travail.
From 4 examples. recovering the saine job, modified kind of work, professional reclassificatlon, disablity, we can try taclatify the place of the wark factor in flic life af%r the accident of the bumèâpC:xson. Piofêssional reèovering participates in.the narcisstic restoratïon but disability is not necessary an obstacle and the ratier " quality of life-urork" Must be estinated during interviews without in priori.
Key words: Burns, psychological probletns, réhabilitation.