<% vol = 6 number = 1 nextlink = 30 titolo = "ACCIDENTS D'ÉLECTRISATION : CONDITIONS DU TRAUMATISME ET PHYSIOPATHOLOGIE DES DOMMAGES" data_pubblicazione = "Mai 2005" header titolo %>

Aurengo h.1, Bargees L.2, Folliot D.3

1 umj, Service Pr. Fournier. Hôtel Dieu. 1 place du Parvis de Notre Dame Paris 75004
2 Hôpital d'Instruction des Armées Percy, BP 406. 101 avenue Henri Barbusse. 92141 Clamart
3 Délégation Santé Sécurité EDF, 22/28 rue Joubert 75009 Paris


RÉSUMÉ.

Grâce aux multiples préventions, les accidents de l'électricité devenus rares al ors que son emploi et ses applications continuent do s'accroîtrc.

Les lésions, conséquences pathologiques du passage du courant électrique h travers le corps- peuvent être graves.

Pour 6v -aluer les dommages et déterminer ce qui est imputable è l'électricité, nous envisagerons successivement

Nous ne traitons pas des conséquences dues aux brûlures classiques lots d'un "flash " résultant d'un court-circuit avec des éléments conducteurs sans passage de courant 3 travers le corps. Les circonstances de survenue de ces accidents prédominent au travail et lots des loisirs pour Its adultes, hommes souvent jeunes.

Len brülures dépendent de la loi de Joule et soot beaucoup plus graves en haute tension. Le temps de passage reste aussi déterminant dans la libération de l'énergie.

Mots clés : brûlures électriques, energie, intensité. tension. resistance, effet thermique.

Introduction

L'emploi de l'électricité est ubiquitaire et omniprésent daps la vie courante.

Les accidents sons devenus rates mais peuvent être dévastateurs. Nous envisagerons successivement

1. Conditions du traumatisme électrique

L'électricité. énergie si utile, peut devenir dangereuse Bans certaines conditions.

1.1. Conditions normales d'utilisation domestique de l'électricité

Le courant électrique, c'est-à-dire le déplacement des électrons, s'effectue par un " fit " alter : la phasejusqu'à un appareil où il est utilisé ; un " fit " retour, appelé lc neutre, reconduit le courant vets le circuit do distribution collectif puffs la centrale de production.

Le " déplacement des électrons " est une image facilitant la compréhension du caractère fermé du circuit. Il s'agit dune oscillation des électrons qui ne se déplacent que de quelques millimètres.

Par ailleurs le courant employé pour les habitations et pour la plupart des utilisations industrielles est alternatif dune fréquence de 50 Hz.

Le courant est normalement tenu à distance du corps humain : les câbles soot entourés d'isolants. La masse de l'appareil est une structure métallique isolée des patties actives soul tension. Un fit de terre retie cette masse au sot(potentiel 0 par définition) pour détourner le courant au cas oû cette masse serait accidentellement mise en liaison avec les parties actives sous tension, par défaillance des mesures d'isolation : en somme use véritable sortie de secours pour les électrons !

Des normes à valeur légale sont édictées pour que les appareils électriques remplissent les conditions de sécurité. Les disjoneteurs différentiels interrompent le passage du courant en cas de court circuit ou de courant de défaut vers la terre pour les appareils dont la masse est reliée à la terre. Cette interruption a lieu pour des courants d'intensité de:

Les isolations évitent les contacts avec le corps humain isolation simple, renforcée, mise à la terre ou transformateur de sécurité réduisant la tension à 12 V sont codifiées pour les différentes classes d'appareils électriques.

1.2. Électrisation

Les électrisations regroupent toutes les manifestations du courant électrique des plus bénignes aux plus graves résultant du passage du courant à travers le corps. La pénétration de l'électricité dans l'organisme nécessite use porte d'entrée et use porte de sortie simultanées, nommées contacts et réalisant le bouclage d'un circuit. Ces " entrées " et " sorties " se font généralement à travers la peau. Le contact est dit direct si la peau touche un conducteur affecté en service normal à la transmission du courant : indirect si elle touche use masse accidentellement sous tension, dont la vocation n'est pas de transmettre l'énergie électrique en service normal.

L'un de ces contacts peut être réalisé par use chaîne de conduction du corps au sol comme, par exemple un carrelage mouillé sur lequel reposent les pieds nus : le corps ne touchant alors qu' un conductcur, le contact est dit unipolaire.

S'il n'y a pas de prise de terre fonctionnelle les effets physiopathologiques serontles mcmes pourle contactindirect que pour le contact direct, la masse de l'appareil n'offrant pas art passage du courant use résistance suffisante pour limiter le courant dans le corps de la victime.

L'atteinte corporelle dépend:

1.2.1. Contacts du corps avec le circuit électrique

Lorsqu'une personne est accidentellement incluse dans un circuit électrique. le courant circule clans son corps entre les points de contact. Quand elles sont placées en série, la résistance ort impédanee (en courant alternatif) du circuit est ]st sonme des résistances : résistances du terrain, des chaussures, de la peau à l'entrée. résistance interne des tissus de forganisme, enfin résistance de la peau à la sortie. Quand les résistances sont placées en parallèle par exemple pour les deux jambes lorsque les deux pieds sont en contact avec le sol ; l'inverse de la résistance résultante est la somme des inverses des résistances.

La résistance corporelle dépend de la tension de contact. elle diminue quand la tension augmente pour atteindre use valeur asymptotique. Sans qu'il y ait contact peut avoir lieu use brûlure par arc, tout aussi destructive si l'amorçage de l'arc a lieu par l'intermédiaire d'une pa ilie du corps de la victime (cas de la haute tension). Cela se produitlorsque la victime est proche d'un câble et que la différence de potentiel est élevée : la tranche d'air entre le câble et le corps s'ionise et le courant passe brutalement lorsqu il y a rupture du caractère isolant de lair.

La surface, les conditions et situation des points de contact interviennent dans la gravité des dommages

La surface conditionne la densité de courant c'est-à-dire l'intensité par unité de surface. Plus la au-face du contact est petite plus la densité du courant est élevée et plus les brûlures seront marquées. Les régions articulaires oû vaisseaux et nerfs sont réunis en use lone de petite section comme les poignets sont vulnérables. Sur use surface de contact petite la densité de courant élevée détermine des brûlures par effet Joule. La théorie du volume du conducteur explique que les brûlures des extrémités sont beaucoup plus graves que celles du torse et que le débridement des muscles situés près des os est souvent nécessaire [1].

Le cat actère sec ou humide de la peau, la pression au point de contact, la température des tissus interviennent et font varier la résistance des tissus sous-jacents.

Le contact unipolaire est le plus fréquent : use main ou les dcux touchent un conducteur sous tension et le retour s'effectue vers le sol ou use masse liée à la terre tel un tuyau d'eau (use telle électrisation est possible sans qti un appareil électrique fonctionne).

L'impédance (ou résistance) interne varie suivant le trajet du courant : en prenant pour référence le trajet d'une main à l'autre (100%,). l'impédance du trajet d'une main à lit tête équivaut à 50%. d'une main au thorax à 45%.

1.2.2. Situation des organes par rapport au trajet du courant

Le trajet par la région cardiaque est un risque vital en raison des effets sur la conduction cardiaque. Ainsi les contacts poitrine-dos ttansfixiants sont a la fois les plus daneereux en car d'accident et les plus efficaces lors d'ttnc défibrillation thérapeutique (défibrillateur semi-autontatique. DSA).

Dcux contacts do situation proche ne font pas courir ce risque mortel. Lorsquiun enfant suce la prise mobile d'un prolongateur par excmple, il n'y a pas (le risque cardiaque si l'enfant est par aillcurs isolé de la terTe par un Lapis. mt parquet : les contacts étant de surfaces petites et rapprochées. la densité de courant est élevée et les brfures sont graves (lèvres, langue, commissures, germes dentaires).

1.2.3. Paramètres physiques du courant électrique

Les modifications physiologiques ou les lésions, variables selon le tissu trtnersé, dépcndent soit de l'énergic dissipée dans ces tissus. soil de la quantité d'électricité qui les traverse. Ces deux grandeur, sont explicitées par leur expression en fonetion des paramètres dtt courant qui les crée : tension, intensité, résistance. fréqucnce et temps de passage.

Pour le courant alternatif

Les réseaux aériens de distribution sur de moyennes distances sont sous unc tension de 20 000 volts triphasé. L'électricité des habitations est en rdgle Line installation monophasée à deux câblcs : la phase et le neutre entre lesquels existe Line tension de 220 volts. Dans tous les car, il s'aeit d'un courant altcrnatif à Line fréquence de 50 Hz (Hertz).

L'intensité 1, flux ou débit des électrons, est mesttrée en arnpères (A) et représente la quantité d'électricité s'écoulant à chaquc seconde.

La résistance R (ou impédance Z pour fahcrnaïif) offerte au passage dtt courant électrique par les matériaux ou les tissus qu'il traverse s'exprime en ohms.

Le temps de passage du courant est compté en secondes. Ces paramètrcs sont interdépendants à tout instant.

L'énergie locale dissipée dépend de la résistance, du carré de l'intensité et du temps de passage du courant selon la loi deJoule: W = U I t = R I2 t

W est exprimé en joules (I joule = 1 watt x 1 seconde). Cette relation est valable en courant eontinu comme en courant alternatif. L'énergie locale représente le risque électrique principal : en haute tension l'énergie est responsable des brûlures par effet joule : en bassc tension l'énergie pent décleneher Line fibrillation ventriculaire.

La quantité d'électricité est lc produit de l'intensité par le temps de passage du courant : Q = 1 t

Q est exprimée cn coulomb (C). En basse tension. lit quantité d'électricité est la grandeur la plus importante pour apprécier lc risque vital quand la région cardiaquc est touchéc.

1.2.4. Eff'ets physiopathologiques de l'électricité

L'électricité expose à un risque mortel (figure 1).

<% immagine "Figure 1","gr0000001.jpg","schéma des risques mortels de l'électricité",230 %>

Ces conséqucnces cliniques relèvent de deux mécanismes

1. Les contractions. tétanisation musculaire des muscles syuelettiques ou la fibrillation ventriculaire qui est Line contraction désordonnée vermiculaire du muscle eardiaque (lc myocarde n'étant pan tétaninable) ticnnent à des effets excitomoteurs, propres ù la réactivité tles tissus nerveux et musculaires.

2. Les brGluras et destructionn tissulaires soot liées aux e$èts électrothermiques lorsqti il y a passage de l'élecnieité.

Ces processus soot associés et interpénétrés. De façon simplifiée. le risque électrique vital est principalement lié

1.2.4.1. Effets excitomotenrs et tïbrillatiuu ventriculaire.

Certain, tissus do forganisme peuvent ctre génémteurs ou récepteurs de l'élccnicité produitc par les cellules vivantcs. Cc phénomène est utilisé dans dcs applications thérapcutiyues teller la sismothérapie. l'électtonarcose, la cardioversion et fennaîncment électrosystoliquc, la stimulation neurologique et musculaire. Les paramètres électriques soot alors codifiés c'eet-à-dire ttaités électriquement par des montages électtoniyues limitant tel ou tel facteur, jouant sur l'intensité, la tension, la fréyuence. Ic rythme des impulsions...pour un effct thérapeutiyue bénéfique.

Exemple : pour le bistouri électrique, le signal électrique est délivré sous une très haute fréquence (de l'ordre du mégahertz) permettant de s'afffanchir du risque de fibrillation ventriculaire.

Si les signaux électriques soot d'intensité trop élevée. appliqués pendant un temps suffisant, des altérations pathologiques des tissus vont apparaître. Les plaques mottrices des jonctions neuromusculaires répondent involontaircmcnt aux sollicitations du courant : au stimulus neurologique du choc électrique répond une contraction musculaire d'une durée d'endron 100 ms, suivie d'une période réfrttctaire de quelques ms. Un dcuxic.mc stimulus fait apparaître une nouvelle contraction musculaire : il y a sommation des stimuli et la tension mécanique résultante est beaucoup plus grande.

A la fréquence de 50 Hz, et en fait surtout à paartir de 10 Hz. la fusion mécanique des eonttaetions du muscle est complète : alors que l'enregistrement électrique note les ondes de chaque influx nerveux, l'enregisttrement mécanique ne décèle pas d'oscillation. Le muscle est tétanisé (Figure 2).

<% immagine "Figure 2","gr0000002.jpg","tétanisation musculaire",230 %>

En fonction du ttrajet du courant. cette conttraction prolongéc ou nétanisation peut concerner le diaphragme et les muscles squclcttiques. La tétanisation diaphragmatique enttaîne un arrêt respiratoire.

La contraction des muscles squelettiques peut avoir des effets ttrès opposés suivant les muscles affectés : une contraction violente des extenseurs peut projeter to victime loin du conducteur. La force des tléchisseurs étant supérieure à celle dcs extcnscurs aux mains, la contraction des fléchisseurs rend le sujet incapable de lâcher le conducteur : ee " collage" ou non lâcher augmente grandement le temps de passage du courant, facteur de gravité.

Le muscle cardiaque est excitable mais non tétanisable. Des foyers potentiels, en particulier ventriculaires, sont prêts à décharger des ondes circulaires par phénomènes de réentrécs sans déclenchcr do contraction correcte du fait de leur fonetionnement anarchique. Lorsqu'une masse critique de cellules a été atteinte, le myocarde fibrille. la pompc se désamorce et la mort survient en 3 à 10 minutes. Cette situation est irréversible s il n'y a pas réanimation cardiorespiratoirejusqûà l'arrivée du défibrillatcur. Le principe du défibrillateur est

Le tissu conducteur autonome du eo?ur normal, lui même noun la dépendance du noyau de cellules spécialisées situées au niveau de la vei ne cave supéricure ou ncxud sinusal. détcrminc do façon rythmique des modifications de la polarisation de la cellule myocardique qui se reproduisent pour chaque battement cardiaque. La membrane des cellules est polarisée. négativc cn dedans. positive en dehors l'intéricur do la cellule au repos présente un potentiel de 90 mV par rapport à l'extéricur. Cctte différence est maintenue activement par lit pompc à sodium qui rcjette le Na+ ett dehors des cellules (Figure 3).

<% immagine "Figure 3","gr0000003.jpg","électrophysiologie cardiaque",230 %>

Lors du potential d'action a lieu une phase de dépolarisation rapidc ; farrct des pompes à sodium fait passer le potentiel de -90 à +20 m V avec une entrée lente de Na+ et de Ca++ dans la cellule.

La différence de potentiel se rétablit en deux phases

Sur l'enregistremcnt électrocardiographique de l'activité électrique spontan éc du coeur, cette phase vulnérable correspond à la fin de lu partie ascendante de fonde T de repolarisation. La phase réfractairc relative est suivie d'unc période d'hypoexcitabilité dite supra normale (PSN).

Lors d'un accident, l'effet d'un courant dont le trajet intéresse la région cardiaque est différent suivant sa durée et son moment de survcnue.

  • Pendant la phase vulnérable un courant de 500 mA d'une durée de seulement 10 millisecondes. suffit à déclencher une fibrillation ventriculaire.
  • En dehors de cette phase. un courant de plus faible intensité et inférieur à 5 secondes (50 mA), enuaîne de simples exttasystolcs.
  • Un courant durant I seconde touche toutes les phases du cycle cardiaque : une fibrillation ventriculaire pourra apparaître avec une probabilité plus ou moins élevée fonction de l'intensité.

Par exemple. pour un courant de 80 mA établi pendant 1 seconde. la probabilité do survenue d'une FV est d'environ 10%. Pour 500 mA, elle sera voisine de 100% .

L'attcinte neurologique périphérique pounrait être liée à un effet cxcitornoteur. Il a été montré expérimentalement quc la stimulation électrique prolongée à haute hréquence du nerf péronéal du chat pouvait causer une destruction nerveuse irréversible sous la forme d'une dégénérescence axonale ties grandes fibres myélinisées. Cette dégénérescence peat être prévenuc en bloquant les potenticls d'action sur la plupart ties fibres nerveuses par anesthésie locale (procaïne, lidocaïne) [2].

1.2.4.2. Rffets thermiques

Les effets thermiques qui déterminent brûlures et dcstructions tissulaires sont liés par effet Joule à l'énergic locale (RI't) que développe l'électricité. Des brûlures importantes peuvcnt se produire dans certaines conditions de contact avec unc source ert basse tension : c'cst le cas de brûlure ties commissures labiales chez l'enfant qui suce un prolongateur sous tension. Néanmoins les brûlures électriques mettant en jcu le pronostic vital sont dues à ties électtisations par haute tension ; les brûlures de membres par HT anivant dans lcs services de brîtlés néccssitent une amputation dans cnviron 70°lc ties cas.

Les dégâts par accident électtrique se distingucnt ties auttes brûlures par l'étenduc ties destructions tissulaircs : les br(tlures électrothermiques sont à la fois externes et internes. En haute tension. c'est-à-dire au-delà de 1000 V il y a " claquage diélectrique de la peau ", et seule rcste la résistance interne.( entrc 500 et 1000 ohms ) s'opposc au passage du courant. L'effet thcrmique est associé aux muscles à "élecnroporation" : la membrane eelltdaire est détruite par perforations et la cellule du muscle squelettique sc nécrose. Plusieurs phénomènes physiopathologiques interviennent:

  • la densité de courant (quantité de courant par unité de surface). La brûlure est d'autant plus importante aux points d'cntrée et de sortie que les contacts sont de plus petite surface. Les points de passage étroits (poignets) sont sévèrementtouchés.
  • le caractàre très élevé de la températurc (qui peut atteindre ties milliers do degrés Celsius lors d'un foudroiement) expliquerait la perte de t1SS11S profonds [1 ] ; ces très hautes températures tiendraient à la résistance ties tissus (peau et os) et surtout à l'effet Joule don[ le facteur détermiuant est la tension.
  • les thromboses ties petits vaisseaux majorant les destructions par brftlures sont très souvent rapportées.
  • les voies de cheminement de l'électricité dans les tissus mous scraient les vaisseaux sanguins sous-cutanés, les petits vaisscaux étant plus altérés quc les grands. Ceci expliquerait la vulnérabilité de la surface eentrale de la membrane du tympan les vaisseaux y étant plus petits que dans le canal auditif 131.
  • ties modifications du pH intracellulaire par suite d'électrolyse pourraient intervenir pour la profondeur ties lésions électriques cutanées [4]

Les effets premiers de l'électricité et du dégagement de chaleur : oedèmes, troubles électrolytiques, thromboses, nécroses tissulaires sont poursuivis par ties processus physiopathologiques secondaires : acidosc et hyperkaliémie, pertes hydriques et choc hypovolémique, syndrome ties loges muaculaires. précipitation de myoglobine dans les ttrbules rénaux. oligoanurie.

1.2.5. Rôle ties paramètres du courant

Le risque électrique cst fonction de l'énergie délivrée dans le corps et non de la seule tension de la source du courant [5].

1.2.5.1. Intensité

L'intensité intervient tant pour les effets excitomoteurs (Q=It) que pour les effets thermiques (W=RI2t). Quelques valeurs seuils d'intensité nuxquels apparaissent ces risques pour un courant de fréquence 50 Hz ont été déterminées pour un adulte en bonne santé de 70 kg tenant une électrode cylindrique de euivre dans la main, les deux pieds nus posés au sol.

  • Perception : 1 mA un picotement do la peau est perçu quel que soit le temps de passage; cette sensation désagréable peut être responsable de chute.
  • Contraction musculaire : 10 mA seuil de " non lâchcr " avec tétanisation musculaire tant quc prise le courant.
  • Seuil d'asphyxie ventilatoire par tétanisation des muscles de la respiration : 20 mA lorsque le trajet du courant passc par le diaphragmc ; ce chiffre est une approximation d'après les données expérimentales animales : lorsque le temps de passage du courant dépasse 3 inn la victime pcut décéder par asphyxie en l'absence de gestes élémentaires de survie.
  • Seuil de brûlurc : selon la résistance des points d'enttée et de sortie du courant pour des densités de courant entre 10 et 20 mA/mm2. déterminant érythc.me puns brûlure superricielle et au delà do 50 mA/mm` provoquant la carbonisation.
  • Seuil de fibrillation ventriculaire : le risdue vital de fibrillation ventriculaire apparau"t si le trajet du courant intéresse la région cardiaque ; lc courant emprunte lcs chernàrs de meilleure conductance dans le corps ; les modalités les plus fréquemment reneonuées et les plus dangereuses joignent les points de contact à 1a poitrine et à la main gauche (le trajet poitrine dos, encore plus dangereux. étaut r aare). Le ponds de la victime intearvient : l'intensité seuil potrvant déclencher une fibrillation venniculaire est liée au poids par une relation linéaircht=kz otl t est le temps et kfonction du poids. Le moment de survenue importe pour un courant de duréc infédeute à une seconde (phase vulnérable).

Les effets produits pour une intensité et un temps de passage donnés permettent de tracer les courbes suivantes qui délimitent des zones de dangerosités différentcs en fonetion de cette relation temps courant (figure 4).

<% immagine "Figure 4","gr0000004.jpg","zones des effets des courants alternatifs 50-60 Hz sur les adultes",230 %>

En zone 3

Une stimulation électrique peat provoquer des extrasystoles, dangereuses si clles survienncnt llu moment de fonde T ; les contractions musculaires sont maintenues (non lâcher). la cictime peut présenter des difficultés respiratoires et une hypertension artériellc.

En zone 4 et 5

Les aires définissent la probabilité de survenue d'une fibrillation ventriculaire : en allant vets la droite celle-ci prise de 5% à 50°/ et, quand la zone 5 est atteinte, plus de 50% .

Ainsi l'électrisation risque d'êttre unc électrocution c'cst-àdire la mort par accident électrique pour le passage d'un courant de 45 mA pendant 5 s ou 80 mA pendant 1 seconde.

1.2.5.2. Tension

La tension de sécurité ou " tension limite conventionnellé" c'est-àdire la tension indéfiniment supportable à été déterminéc ; cette notion est utile pour installer des systèmes de coupurc automatiquc sur les appareillages. (Fig. 5)

<% immagine "Figure 5","gr0000005.jpg","",230 %>

ll y a danger dès que la tension dépasse une certaine valeur fonetion des conditions d'influence externe (see, mouillé. immergé). Le danger augmente quand la tension augmente. Il ûa néanmoins pas été observé d'augmcntation du nombre des accidents électriques entre les années 1950 et 1975 alors que la tension des habitations est passéc de 127 (communément appelé 1 l0 V) à 220 V J61.

La remarque de médecins de service des br(tlés " le métro rue plus et brûlc moins que le train " tient à la différence dcs tensions employées et aux modalités de contacts : pour Ia RATP le courant utilisé est à une tension de 750 V continu, pour la SNCF lcs tensions pcuvent aller de 1500 V continu (RER) à 25 kV (TGV), les dégâts des brûlurcs augmentant avec la tension.

1.2.5.3. Résistance

Les résistances cutanées, résistances muqueuses et résistsmce interne du corps s'additionnent ou constituent des montages combinant des résistances en série et en parallèle. La résistance inteme est de l'ordre de 1000 S2 : aux extrémitbs, de petite section. la résistance est moindrc : 500 S2 ; pour une tension donnée, l'intensité est done plus élevée si la résistance est moindre (U=RI) ct les brîtlures sont plus gravos (W vane comme Iz).

La résistance varie : elle diminue si - la pression augmente :

  • la surface de contact augmente
  • le temps de passage du courant augmente saus carbonisation :
  • la peau est humide (sueur).

1.2.5.4. Fréquence et forme du signal électrique

Le courant distribué en France et dons de nombreux pay's est altcrnatif à la fréquence de 50 Hz, aux Etats-unis de 60 Hz., au Japon les dcux (50 et 60 Hz).

Pour des fréquences plus élevées, non utilisées pour la production d'électricité industrielle, mail utilisées pour cettaincs applications comme le bistouri électtique, les seuils ont den valeurs do plus en plus élevées. Avec l'augmentation de la fréquence certains effete disparaissent et d'autres prennent lc pas : en cffet les lois physiques do pénétration du courant électrique changent complètement au delà de 10000 Hz.

Le courant alternatif est considéré comme 3 à 5 fois plus dangereux que le cotu-ant continu pour les effets excitomoteurs. Lors d'une électrisation, la forme, la fréquence et la tension sorts lesquelles est défvré le courant sont comnues. Le temps de passage est souvent difficile à préciser. La résistance de l'organisme et l'intensité résultante sont inconnues.

2. Dommages des accidents électriques

Les élcctrisations peuvent donner des pathologies modestes ou gravissimes, immédiates ott retardées de quelques heures ou quelques jours après l'accident. ct laissez dcs séquelles importantes. Nous allons envisagcr les tableaux cliniques réalisés à ces trois périodes.

2.1. Immédiatement après l'accident 2.1.1. En basse tension

De tels accidents se produisent au travail ou à la maison courant alternatif à 50 Hz sous Line tension de 220 V.

Le tableau est dominé par les cffets excinomoteurs dont les conséquences cardio-rcspiratoires peuvent mettre en j eu le pronostic a ital avec ce que l'on pourrait qualifier grossièrement de loi du tout ou rice. à savoir Line simple secousse ou un état de mort apparente. Voici les aspects schématiques de grarhé croissante

  • secousse éleetriquc : cette secousse est ressentie par suite d'un passage bref de courant dont le sujet peut sc libérer; il restc conscient ct peut préscnter Line tétanisation transitoire ou être victime d'une chute sous l'effet de lit surprise tree tachycardie peut être enregistrée à pECG. Ce paticrtL s'il présente dcs anomalies 3 fECG, doit être surveillé car dcs troubles du rythme gray es peuvent survenu dons les 24 ou 48 premières heures.
  • perte de connaisnance immédiate : le trouble de conscience avec Line récupération incomplète, Line amnésie rétrograde et agitation plutôt que torpeur. A l'examen la victime présente Line hypettonie nemomusculaire, Line polypnée a~ ec anoxic passagère : l'ECG peut cnregistrer des troubles du rythme et de la conduction mineurs transitoires dans l'immédiat ou rctardés de 12 à 24 heures.
  • mort apparente d'emblée : la victime ne ventile plus, le pouls carotidien nest plus perceptible. Que lc patient soit cyanosé (asphyxie vetnilatoire par tétanisation du diaphragtne) ou Mane (inefficacité cardiaque par fibrillation ventriculaire) il importe que sur place, Line fois la victime soustraite du risque par coupure du courant sans se mettre ett danger soi-mêmc. soit réalisé un massage cardiaquc exte-ne et Line ventilation dans l'attente du défibrillateur. La vie est en jcu et ces gcstes de survie immédiats suivis d'unc réanimation prolongée peuvent permettre Line guérison sans séquelles.
  • lésions chirurgicales dominantes : fractures et luxations par suite de tétanisation ou chute et brûlures formcnt urt tableau chirurgical.
  • les brûlures élecu-iques en basse tension : ellcs intéressent les points de contact. Les brûlures de la eavité buccale sont dramatiques chez fenfant 171.

2.1.2. En haute tension

Le contact avec les lignes aériennes à haute tension peut avoir lieu lors de réparation ou de modification d'une installation électrique ou lors de travail sur un chantier à proximité des lignes. II s agit alors d'un courant altcrnatif sous Line tension de 20 000 V. Souvcnt la victime est projetée à distance ce qui rend bref le temps de passage du courant : dons ce ca_s de 10 ms à 500 ms. Mais sous cette tension et Line valeur movenne habituelle de résistance du corps humain " l'énergie dégagéc est suffisttme pour cuire un pot au feu en 1 seconde !

Les conséquences cardio-respiratoires décrites pour la bassc tension pcuvent se voir en haute tension, mais plus souvcnt le tableau est dominé par les brûlures, l'énergie électrique étant convertie en énagie dhermique.

2.1.2.1. Brûlures électro-thermiques

Aux points de contact le courant per fore et bride la peau. A 1000 V la peau est diélectriquement rompuc. Sur le trajet du courant, les tissus sous-cutanés et adipeux opposent le moins de résistance : vaisseaux. nerfs et muscles sont brûlés profondément. Les brûlures sont typiquementlocalisées aux membres supérieurs, lieu des points de contact (mains. poignets) (Photo N°1).

<% immagine "Photo","gr0000006.jpg","1",230 %>

Ces zones de foible section où la densité de courant est élevée sont u-ès atteintes. II peut y avoir carbonisation.

Brûlures internes : la particularité des brûlures électro-thermiques est leur dissémination en suivant lc trajet du courant. parfois loin des points de contact. Ces brûlures interires ne sont pas manifestes d'emblée : la peau et lcs tissus adjacents peuvent paraître sains avec un mdème du membre limité : la nécrose musculaire peut n'apparaitin qdaprès 24 à 48 heures et toucher tout Ic membre.

Un syndrome de loge pcut se constituer à bas bruit par effet de garrot : aponévrotomies ou fasciotomies sont nécessaites photo N'2). <% immagine "Photo","gr0000007.jpg","2",230 %>

La rhabdomyolyse fait craindre les complications rénales favorisées par la libération des chromoproteines atvec hémoglobinurie et myoglobinurie. Ces complications sont moins fréquentes aujourd'hui du fait de la précocité et de la qualité de la réanimation (SAMU). Lcs brûlures viscérales, toujours bcaucoup plus étendues et plus profondcs qu'elles ne to paraissent au premier examen. mettent at jeri le pronostic vital ct fonctionnel.

2.1.2.2. Brûlures par arc de court-circuit

Ces brûlures survienncnt sans passage de courant : elles n'ont pas le carstctère étendu et disséminé des brûlures électro-thermiques ; elles sont idcntiques aux brûlures theriniqucs, peuvent survenir en basse commc cn haute tension. Elles touchent surtout les parties déconvenes et les yeux mars peuvcnt afrecter tout le corps si elles nésultum do l'inflammation des vétcmcnts.

2.2. Complications précoees des électrisations

Les atteintes viscérales principales sont cardio-vasculaires, neurologiques et rénales.

2.2.1.'1%oubles cardio- vasculaires

  • Des troubles fonctionnels cardiaques sont possibles après des électrisations à basse tension dont le trajet a intércssé la région cardiaque : palpitations, angor.
  • Des troubles du rythme ou de la conduction. immédiats ou retardés do l2 ou 24 heures apparaisscnt surtout pour des électrisatioiis de quantité d'électricité (1, t) dans la zone 3 taehycardie sinusale, flutter, aryihmie complète par fibrillation auriculairc.
  • Un infarctus du myocarde peut survenir de façon retardée parfois de plusieurs jours.
  • Des troubles de conduction- une insuffisance cardiaque sont plus rarcs. une fibrillation ventriculairc retardée est exceptionnelle.
  • Une cardioinyopathie dilatéc peut être rapportée à l'électrisation 181.
  • Des attcintes vasculaires périphériqucs des membres ont été observées des semaines après unc électrisation en haute tension : thromboses, ruptures pariétalcs. Une rupture d'anévrysme est rapportée à la brutale élévation de 1st pression artérielle (anéviysme intracrânien) [9]. Dystonic sympathique réflexe, coagulation infra vasculaire disséminée. rupture artériellc ont été décrites [10, I I ].

2.2.2. Complications neurologiques

  • Des atteintes cérébralcs, qû il y art eu perte de connaissance initiale ou non. pcuvent aller de l'obnubilation atcc amnésie de faceident au coma. Des hypokaliémies majenres et perturbations acido-basiques peuvent induire unc paralysie flasque des extrémités transitoire [12].
  • Un contact céphalique responsable de désynchronisation ct dYcdètne peut déterminer épilepsie et hémiparésie et lc classiquc mdème de Jellinek.
  • Dcs troubles cérébelleux ct médullaires sont tardifs ct bénéficient des images par résonance magnétique.
  • Les neuropathies périphériques sont fréquentes : parésie. paralysie, troubles sensitifs, touchant soment le nerf médian au poignet.

Des algoneui-odystrophies ont été rapportécs.

2.2.3. Complications rénales

Le remplissage vasculaire précoce et agressif pour obtenir uu débit urinaire do 100 ml/h avec alcalinisation a rendu plus rare la survenue d'insuffisance rénale aiguë par précipitation des chronioprotéines en milieu acide comme la myoglobinurie [I]. Douleurs-faiblcssc musculaire. oligoanurie. vomissements, hypertension, acidose, coedème cutanéo-nrtisculstire- fièvre et irissons puis cxdème pulmonaire, stupeur et hyperkaliémic sont les manifestations cliniques de la rhabdomyolyse [ 13]

Une analyse inultivariée I 141 retient comme facteurs do prédiction d'atteinte rénale : la haute tension, un arrêt cardiaquc pré hospitalier. des brûlures profondes étendues, un syndrome dcs loges musculaires : l'existcnce de la myoglobinurie ne sci-ait pas prédictive.

Il s'agit d'une tubulopathie [ 15] avec ohgoannric de durée évaluée en moyenne à 16 - 6 jours [16]. Les risqucs en seraient fhyperkaliémic et le sepsis (infections à Grain négatifs) I l 7 1. L'épuration extra rénale permet de dépasser cette phase et la récupération eat entière.

2.3. Séquelles des électrisations

A distance dune électrisation, lea perturbations principales sont neurologiques et sensorielles ; lour dév elopements eat soment lent et insidieux 1181, il eat difticile de lea diagnostiquer avant tin délai ; par ailleurs lea handicaps fonetionncls sont liés aux conséquences des brûlures malgré la chirurgie plastique et répamnice et la rééducation fonetionnel le.

2.3.1. Séquelles neurologiques et psychologiques

2.3.1.1. Le syndrome post commotionnel après électrisation ressemble fort st celui qui fait suite à tin traumatisme crânien. Céphalées, vertiges. troubles du sommeil et de la mémoire. troubles intellectuels et du caractère peuvent être associés à tin état dépressif, tine asthénie physique, psychique et sexuelle.

  • Les images d'1RM montrant tine atrophie corticale sont tin argument pour forganicité de ce syndrome.
  • La survenue d'un syndrome post traumatique (PTSD) chez certains patients et non d'autres a fait rechercher lea facteurs de risque [19] : stir tin échantillon de 73 patients suivis aprés accident électrique. lc risque de PTSD eat signihcativemcnt associé à l'expéricncc de nonlâcher-, an fait d'axoir été éjecté, à la perte ou à l'altération de conscience au moment do l'événement et à famnésie.
  • Les tests des altérations cognitives sont utiles en raison de l'apparition retardée des troubles [20] : tine équipe a montré le déclin des résultats entre 2 sérics de tests effectués à 6 et 56 mois d'un accident sous haute tension.

2.3.1.2. Les atteintes cérébrales

  • Les signes de localisation sont souvent liés à dea phénomènes vasculaires : tine quadriplégie spastique avec retard mental sévère, par exemplc a été décrite chez tin garçon de 12 ans après tin accident à haute tension qui l'avait laissé stmporeux, brûlé à 25°l0 ; fIRM montrait tine hémorragie ïhalamique droite : 16 mois plus lard. après tine récupération lente, il présente tine hérniparésie gauche modérée et son quotient intellectuel eat à 7l. [21 ]
  • L'épilepsie eat exceptionnelle ; ont été décrites des elonies 1221. tine encéphalopathie épileptique (Ohtahara syndrome) chez 2 enfants dont lea mères avaient été électrisées pendantleur grossesse [231.
  • Un syndrome choréo-athétosique peat apparaître après tin délai do plus d'un an.

2.3.7.3. Les atteintes médullaires

  • elles sent essentiellement traumatiques par projection et chute
  • faction directe du courant serait responsable dune atteinte progressive de la corne stntéricure avec amyotrophic spinale : la fédération de neurologie de Montpellier [24] rapporte 5 cas d'atteinte spinale retardée qui ont commencé en moyenne 44 mois après t'accident.4 progressent lentement et titre s'améliore progressivement.
  • le niveau de la lésion eat difficile à déterminer : dams tin cas de paraparésie spastique avec amnésie 1 25 1. uue hyperdensité apparaît au putamen droit eu T2 et lea vitesses de conduction sont normales en périphérie et allongées pour tin passage central (de membre inférieur à membre Supérieur).

2.3.1.4. Les neuropathies périphériques

Les douleurs des nerfs périphériques et des plexus sont persistantcs : il s'agit

  • d'une atteinte directe
  • de douleur de désafférentation apr`cs amputation
  • de compression : pour 3 cas de ncuropathie périphérique sans brîtlure [26] la chirurgie a montré tine fibrose péri neurale compressive liéc à l'importante production de ehaleur dans lea régions de petite section.

2.3.2. Séquelles sensorielles

Les atteintcs oculaires sont multiples : photophobie. lurmoieinent. hyperhémie conjonctivate, blépharospanme, kératite. Le fond d'mil peat objectiver des brûlures rétiniennes maculaires. La lampe à fcnte pout révéler des vacuoles soul-capsulaires (à distinguer des vacuoles des cataractes congénitales) annonce d'une cataracte d'origine électrique. La cataracte, atteinte la plus fi-équente. apparaît dans tin délai de 4 à 6 mois. Elle siège du côté du passage du courant ; beaucoup plus rarement elle peat ctre bilatérale en cas de contact main/main. Une maeulopathie avec dénautralion thermique des pigments de l'épithélium de la rétine a été décrite secondaire à tin accident sous haute tension [271.

Les atteintes cochléovestibulaires s'accompagnent de déficit auditil ou de troubles de l'équilibre. Des tableaux disparatcs associent atteintes sensorielles et déficit neurologique [28].

2.3.3. Séquelles des brûlures

Les destructions tissulaires extensives des brûlures nécessitent souvent des gestes chirurgicaux répétés et des amputations. Les conséquences Sont lourdes, personnelles. professionnelles et familiales ; lors d'une présentation norr publiée de 12 dossiers do brûlés par HT, l'orateur signalait 11 divorces dans lea suites post accidentelles !

Ce catalogue des effets immédiats et des conséquences des électrisations rte saurait être exhaustif : il cherche à donner tin apcrçu de la multiplicité cl de la variété des tableaux pathologiques qui peuvent être vus aprés tin accident électrique.

2.3.4. Séquelles endocriniennes

Une hypothyroidie et tin diabète transitoires ont été observés [29]. Le choc élecriique a démasqué tin diabète sucré chez tin garçon J30J : aglycosurique dans lea premières 24 heures, porteur d'anticorps antiîlots, il a développé rapide ment tan diabète par la suite.

3. Cas particuliers

3.1. Accidents dus à la foudre

Ce phénomène naturel, menant en jeu des tensions ct intensitks considérables, reste imparfaitemcnt connu. Le plus souvent. l'essentiel du courant de la foudre passe à l'extéricur du corps, par ionisation de l'air autour de lui. Cet arc électriquc pent faire apparaître une image arborescente en feuille de fougèrc à son point d'arrivée star la peau, grillcr poils ct cheveux et faire fondre les bijoux.

La part du courant qui traverse le corps pent toucher l'encéphale, le cceur, les nerfs, les muscles et les vaisseaux (spasme ou thrombosc) provoquant une ischémie secondaire. Le rôle do la libération de radicaux libres a été discuté [31 1.

L'atteinte peut être fonctionnelle rapidement régressivc ou plus grave ne régressant que lentcment et soment incomplètement. Charcot a décrit tan exemple de déficit régressif appelé " kéraunoparalysie "lots d'un foudroiement collectif dans une église où tons les assistants ont perda cormaissance ; ccux qui étaient debout star les dalles de pierie ont eu les membres inférieurs paralysés pendant quelques minutes à quelques heures ; ceux qui étaient star une estrade, isolés du sol. en ont été indemncs [32].

La foudre s accompagne d'un photo et d'un barotraumatisme par dilatation de la colonne d'au sous l'effet de Faugmentation brutale de température et do pression : la rupture du tympan et les brûlures du segment antérieur de l'oxil sont fréquentes (conjonetivite, kératite. iridocyclite, souvent as~ociées à une blépharite).

Anmésie et confusion sont habituelles au décours, fr-équemnrent suivies des troubles fonctionnels du syndrome de stress posttraumatique.

3.2. Accidents lors de l'emploi médical de l'électricité

Des accidents peuvent survenir au cours d'activités thérapeutiques utilisant incorrectement l'électrieité

  • Lors de diathermie. unc énergie trop importante ou tan temps ttrop long peuvent être responsables de brûlure compliquéc d'atteintes vasculaires.
  • Des dispositifs de différentiels de haute sécurité sont cn place dans les salles do réanimation ou d'opération ; ils veillent à ce que le courant des multiples appareils qui entourent les patients, aux circuits non vitaux, ne vicnnent pas au contact du corps : exemple, la sécurité de plaque pour les bistouris éleettiques. La fréquence du courant employé pour le bistouri électrique est de l'ordre du Méga Hz, ce qui, pcrmet de s'affranchir du risque de fibrillation
  • La sismothérapie pouvait être à l'origine de lésions ttraumatiques avant l'emploi concomitant des méthodes de curarisation ; une récente conférence de consensus en a préciséles modalités.
  • Le choc élecn-ique pour réduire une fibrillation atu-iculaire pourrait déelencher une fibrillation ventriculaire : ce risque est prévcnu depuis l'asservissement du défibrillateur au complexe QRS.

3.3. Tortures électriques

Dans les dernières décennies. l'électricité a été employée au cours de conflits ou par des gouvernements totalitaires pen d'articles rapportent les interrogatoires ou examens do personnes qui allèguent l'exposition à des tortures élcctriques dans des circonstances politiques.

La fragilisation des victimes est souvent préparée par unc mise en condition : isolement, confinement solitaire, maintien d'un bandeau, menaces [331, coups, simulacre d'exécution [34].

La localisation des points d'impact est souvent inhabituelle et (tonne l'éveil quand ces victimes sont exanvnées : une atteinte bilatérale de la eornée [351, des cicatrices ehéhudes pigmentées des orcilles [36] cn sont des cxemples. Dans une revue star 5 ans, les doléances intéresseraient surtout les articulations et le tractus gastro-intestinal [37].

ll s'agit généralement de personnes jeunes. par ailleurs cn bonne santé et entourécs des soins d'une bonne éducation avant qu'elles ne soient brutalement appréhendécs. Les victimes souffrent de maux de tête, de troubles cardio-pulmonaires variés, de douleurs musculaires, de dyspepsie ; do labilité émotionnelle, de troubles de concentration. de diffieulté à lire ; de perturbation du sommeil. cauchemar. défauts de mémoire [33].

Rn contraste avec ces plaintes multiples, l'examen physique montre pen de chose : les modalités d'emploi de l'électricité cherehent à laisser pen de traces, en mouillant la peau par exemplc, pour en réduire la résistance. Scarification. fracture. dent casséc sont à rechercher. La résonance magnétique peut ctre utile à la recherche de lésion profonde.

Les perturbations psychologiques sont durables, do la dépression au comportement taciturne. sidéré.

Dans tan but non de torture mais de conttrainte dcs dispositifs électtiques sont parfois employés dans des implications légales : contrôlc de la foulc, immobilisation de suspects menaçants [38].

Dans trois états des USA, la chaise éleetrique est le mode légal de la peine capitalc.

Reehereher s il y a eu ou non sévices utilisant l'électricité restc souvent tan problèmc difficile.

Conclusion

Les accidents d'électrisation sont relativement pen fréquents mais potentiellcment dévastateurs : leurs atteintes multiples sons responsables d'une morbidité et d'une mortalité importantes. La plupart des accidents coneernant les adultes surviennent au travail ou lors de loisirs . Les accidents électriques par la fondre (une dizaine en moyennepar an en France) présentent quelques caractéristiques particulières et sont les plus grands pourvoyeurs de mortalité des accidents de l'électricité.

La sévérité des atteintes dépend de l'intensité du courant électrique (déterntinée par la tension de 1a source et la résistance de la victime) . du trajet qu'il emprunte à travers le corps et de la durée du contact avcc la source de courant. La mort immédiate peut survenir essentiellement par fibrillation ventriculaire, soit beaucoup plus rarement par arrct respiratoire central ou par tétanisation du diaphragme. La présence de brtîlures sévères, commune en haute tension, la nécrose m5 ocardique, le niveau d'altération du systÙme nerveux et les multiples complications déterminent la morbidité consécutive et le pronostic à court et long terme. II n'y a pas de traitement spécifique et la prise en charge est symptomatique. Les services de soins intensifs (SAMU et réanimations) et les services de brûlés ont amélioré le des enin La prévention reste la meilleure \ oie pour réduire la prévalence et la sévérité des accidents électriques.


Références

  1. Baud FJ. Inhalation de fumées. Urgence pratique, 1999, 32.
  2. Baskin SI , Brewer TG. Cyanide poisoning. to Medical Aspects of Chemical and Biological Warfare, US Army Medical Research Institute of Chemical Defense ed, 1999, 271-287.
  3. Traitement de l'intoxication par le cyanure. Bulletin d'information toxicologique 1997. 13, 2.
  4. Baud FJ, Barriot P, Riou B, Vicaud L, Lecarpentier Y, Bourdon R and all. Elevated blood cyanide concentrations in victims of smoke inhalation. N Engl J Med 1991 ; 25 :1761-6 5. Lapostolle F, Gourlain H, Adnet F, Lapandry C. Identification des toxiques et dosage. In Medecine d'urgence, 41 ° Congrès National d'Anesthesie Reanimation, Elsevier ed Paris. 1999 : 67-79.


Correspondance:

G. Perro
Service des Brules, Hopital Pellegrin,
Place d Raba-Leon,
Bordeaux 33076.
Email: gerard.perro@chu-bordeaux.fr