% vol = 6 number = 4 nextlink = 188 prevlink = 186 titolo = "Etat des lieux" data_pubblicazione = "Mars 2006" header titolo %>
Le Docteur V. de Broucker (Centre de Traitement des Brûlés Lille) rapporte les résultats d'une enquête recensant les lits destinés aux brûlés.
Cet état des lieux permet de retrouver 185 lits adultes repartis sur 18 centres de brûlés dans la métropole et consacrés à l'adulte. Cependant des difficulté subsistent provenant de la définition des lits qui n'est pas identique d'un centre à un autre puisque certains centres sont appelés : " adultes/enfants " et au sein d'un secteur d'hospitalisation sont mal identifiés lits de réanimation, de soins intensifs et de chirurgie.
Cette absence de clarté sur le plan officiel a probablement pour corollaire des différences de fonctionnement, d'effectif et d'équipement.
Au sein même des centres il y a des différences distinguant des lits de réanimation lourde ou pas et des lits de soins intensifs comportant ou non une ventilation.
Ces centres comportent des fermetures annuelles partielles ou totales programmées ou pas (travaux, manque de personnel, infection ....) ce qui diminue ponctuellement les capacités d'accueil.
Des enquêtes faites un jour donné (jour de semaine, jour férié) à laquelle ont répondu la majorité des centres ont montré des disponibilités variables.
<% immagine "Tableau I","gr0000001.jpg","Capacité d'accueil un jour donné",230 %>L'admission des patients se fait par entrée directe dans 13 centres sur 16, avec la possibilité d'admettre 1 à 2 patients en même temps pour 13 centres ; si la capacité d'accueil est dépassée, l'admission se fait au service des urgences.
A la question "Combien de patients brûlés, estimez- vous pouvoir accueillir sans trop de difficultés dans votre hôpital ?" 6 centres répondent,15 patients, 5 disent 10 et 2 ne peuvent prendre que des brûlés à moins de 15% sans besoin de ventilation.
12 centres sur 16 connaissent l'existence d'un plan blanc, mais seuls 4 ont rédigé un plan spécifique pour les brûlés et la moitié seulement en a vécu l'expérience.
13 centres ont un partenariat organique avec le service de réanimation de l'hôpital et un service de chirurgie plastique.
Sont cités également des correspondants permanents : urgences, traumatologie-orthopédie, chirurgie de la main, chirurgie générale. 3 centres n'ont pas de correspondants extérieurs, hors des contacts occasionnels sans réseau organisé.
Pour la sortie en dépit de contacts institutionnels et privilégiés avec les centres de rééducation, les solutions ne sont pas toujours rapides.
Au total, quelque soit la période de l'année, les centres de brûlés ont des possibilités d'accueil modestes en cas d'afflux massif.
Le meilleur site d'accueil se situe au niveau du service des urgences
La charge de travail gérable sans trop de difflicultés semble de 15 patients, mais sur la durée, un afflux massif de brûlés représente une charge de travail difficile à assumer pour un centre seul.
Il n'existe pas, hormis quelques habitudes de travail, de vrais réseaux de soins associés aux centres de brûlés en dehors des centres de rééducation.
Le Docteur A. Facon du SAMU 59, à titre d'exemple, décrit l'application pratique lors de l'accident de Ghislenghien en Belgique. Le 30 juillet 2004, à 8130, explosion d'un gazoduc qui fait 155 victimes : 24 décès et 131 blessés, la plupart brûlés.
Le CHRU de Lille est choisi comme un des centres d'accueil.
Dés 12130 arrivée des premières victimes ; les arrivées se succèderontjusqu'à 16630.
Il s'agit de 10 patients : 4 ventilés et 6 conscients. Toutes relèvent de soins au CTB.
Ils sont tous mis en condition et des contacts sont pris avec les autres CTB et le SAMU.
4 patients vont être gardés à Lille : 1 intubé et ventilé au CTB, 2 en Chirurgie Plastique, 1 reste hébergé aux urgences.
A partir de 16H30, des départs sont échelonnés vers Paris et Metz. 1 intubé et ventilé est dirigé sur Percy, 2 dans le même état sur Cochin, 1 sur St-Antoine et 2 sur Metz.
A Lille, le patient resté aux urgences sortira le 31, soit le lendemain. Le 2 août, soit à J3 les deux patients hospitalisés en chirurgie plastique seront transférés au CTB qu'ils quitteront pour un centre de rééducation, respectivement le 9 et le 21 septembre, le patient directement admis au CTB sortira pour le centre de rééducation le 23 octobre.
Enfin le CTB prendra en charge secondairement un transfert venu de Louvain ( 9 août - 4 octobre) et un consultant spontané jusqu'au 19 octobre.
Les enseignements immédiats sont
Telle a été la stratégie mise en oeuvre dans ce cas précis. Théoriquement le plan blanc répond à ce genre de problème.
<% immagine "Tableau II","gr0000002.jpg","",230 %> <% immagine "Tableau III","gr0000003.jpg","",230 %>Le Plan Blanc découle de la circulaire DHOSIHFD, N° 2002/284 du 3 mai 2002 et de la loi de politique de santé publique du 9 août 2004.
Son objectif est de faire face à la mission d'accueil et de soins d'un nombre important de victimes et un document a été élaboré pour la mise en oeuvre rapide et rationnelle des moyens indispensables. L'adaptation à la situation peut intéresser
Le problème du nombre de lits disponibles reste cependant un problème difficile, comme l'a montré une enquête téléphonique auprès des SAMU recueillant le nombre de places de réanimation disponibles, leur répartition et l'existence ou non d'un registre des lits disponibles (sans prise en compte du déclenchement du Plan Blanc).
3 des 12 SAMU interrogés ne recherchent pas la disponibilité des lits de réanimation sauf accident réel ou cas particuliers (épidémie).
Sur les 9 autres départements, correspondant à 32 services, on trouve 60 lits disponibles, soit 1 à 6 lits par service.
Tableau IIa et IIb
La moyenne est de 1,8 lits par service.
On conçoit la difficulté pour les brûlologues à suivre des patients éparpillés dans des services plus ou moins éloignés. Il serait donc nécessaire de regrouper les brûlés dans un service proche du centre des grands brûlés et au moins dans le même établissement.
Question subsidiaire : le mode d'information sur la disponibilité des lits : appel téléphonique au coup par coup, appels réguliers 1 à 3 fois par jour, serveur informatique ? Cette dernière méthode semble peu fiable et doit être doublée par le téléphone.
Que penser de l'extraction automatique à partir du système administratif de gestion des lits ?
Un serveur national des disponibilités des lits de réanimation polyvalente, de réanimation pédiatrique, de brûlés serait-il utile et fiable ?
D'autres problèmes méritent réflexion