% vol = 8 number = 2 prevlink = 97 titolo = "OXYGENOTHERAPIE HYPERBARE DANS LE TRAITEMENT DES BRULURES INFECTÉES A LA PHASE AIGÜE" data_pubblicazione = "Sept 2007" header titolo %>
RÉSUMÉ.
L'oxygénothérapie hyperbare élargit de jour en jour son panel d'indications aussi diverses. La brûlure en profite aussi.
Il s'agit d'une étude rétrospective concernant 12 patients colligés au service des brûlés de l'hôpital militaire Mohamed V de Rabat à la suite de brûlures thermiques. La surface brûlée de nos patients intéressait plus de 20% de la surface corporelle avec une infection du site brûlé. Tous les patients ont bénéficié de 10 à 20 séances d'oxygénation hyperbare qui associée à l'antibiothérapie nous a permis de juguler l'infection chez ces malades. La bonne évolution a permis une couverture de la perte de substance. L'efficacité de l'oxygénothérapie hyperbare a été bien démontrée par les études dans la littérature Notre travail met le point sur le rôle essentiel de ce moyen thérapeutique chez les brûlés dans le but de favoriser une bonne cicatrisation dirigée ou de préparer le site de brûlure à une éventuelle intervention chirurgicale de couverture. Toutefois, son application se trouve limitée par certaines nécessités dont la plus importante est la présence locale du caisson.
L'oxygénation hyperbare associée aux moyens thérapeutiques habituels des brûlures peut être bénéfique dans le cadre des infections de brûlures au stade aigu. Cependant, des études contrôlées sont nécessaires pour conclure à l'efficacité de cette association thérapeutique.
Mots clés : Oxygène hyperbare, brûlure infectée, germes anaérobies.
L'oxygénothérapie hyperbare est une méthode thérapeutique qui consiste en l'administration d'oxygène dont la pression est supérieure à la pression atmosphérique dans le but d'augmenter la pression tissulaire en oxygène afin de recruter les effets d'oxygène à forte pression [ 1 ].
Elle élargie de jour en jour son panel d'indications diverses. La brûlure en profite aussi. Son application est cependant limitée par la nécessité d'une structure adaptée [2]. Nous rapportons, dans ce travail, l'expérience de notre centre de brûlés, concernant l'utilisation de ce moyen thérapeutique dans le traitement des brûlures infectées à la phase aigue (photos 1 et 2).
Une étude rétrospective a été menée sur une durée d'une année analysant les cas de douze patients ( sept hommes et cinq femmes).
Quatre de nos patients étaient diabétiques connus, les huit autres se sont présenté avec des brûlures soit négligées soit traitées par des moyens traditionnels.
La surface brûlée de nos patients a été de 20 à 50% de la surface corporelle totale. Tous types de brûlures ont été observées : trois cas de brûlures électriques, deux brûlures chimiques, six cas par flammes et une non précisée. Les brûlures étaient de siège ubiquitaire.
Nous ne reviendrons pas sur les preuves cliniques de l'infection du site brûlé, par contre les prélèvements bactériologiques systématiques (à l'admission) des zones brûlées ont permis l'identification de germes pathogènes notamment de bactéries anaérobies, et l'étude de l'antibiogramme nous a permis l'indication d'une éventuelle antibiothérapie en fonction des résultats.
L'indication de l'oxygénation hyperbare a été posée chez tous nos patients à raison de 10 à 20 séances pour chacun.
Enfin, des gestes chirurgicaux ont permis la couverture définitive des pertes de substances créées par la brûlure infectée.
L'âge moyen de nos patients était de 28 ans. Le nombre de séances d'oxygénothérapie hyperbare dont ils ont bénéficié a été de 12 séances en moyenne.
Nous déplorons un cas d'amputation d'un membre inférieur chez un malade artéritique vu tardivement et dont l'association antibiothérapie - oxygénothérapie hyperbare n'a pas pu améliorer son état lésionnel et général.
Cette association thérapeutique a permis de juguler l'infection et d'améliorer l'état des lésions de brûlure dans les 11 cas restants favorisant ainsi une détersion efficace et un bon bourgeonnement des plaies ce qui nous a permis de couvrir la perte de substance en utilisant soit une simple greffe de peau (07 cas) soit des lambeaux plus ou moins complexes (04 cas).
Rappelons que la cicatrisation passe obligatoirement par trois étapes successives, une phase de détersion suivie d'une seconde phase dite de bourgeonnement qui permet de réduire la profondeur de la perte de substance en allant de la profondeur vers la superficie et favorisant ainsi l'étape de l'épidérmisation à partir de la périphérie.
L'oxygénothérapie hyperbare, qui se déroule en trois étapes pour chaque séance au sein d'une enceinte étanche dite Caisson, agit surtout sur la durée et la qualité des deux premières phases de la cicatrisation [ 1 ].
Les arguments expérimentaux établissant l'intérêt de l'oxygénation à forte pression sur les bactéries anaérobies sont nombreux, également des études animales ont montré l'ef ficacité de cette méthode thérapeutique [3, 4].
En clinique, cette méthode thérapeutique est ancienne et son activité a été prouvée depuis les travaux de BrummelKamp conduits en 1961. Toutefois, ces résultats sont à prendre avec précaution en l'absence d'étude randomisée bien conduite [1, 3].
Le principe de l'oxygénothérapie hyperbare repose sur trois éléments essentiels : la respiration d'oxygène, l'augmentation de la pression ambiante et la chambre hyperbare (Caisson) [ 1 ].
Les études menées jusqu'à ce jour expliquant l'intérêt de l'oxygène a pression élevée n'ont concerné que les plaies chroniques mais malheureusement pas les lésions aigues [1, 3, 6]. Dans notre expérience, cette méthode nous a permis de juguler l'infection et de favoriser le bourgeonnement préparant ainsi le site lésé à une éventuelle couverture.
La littérature ne précise pas la chronologie de l'oxygénothérapie hyperbare par rapport à la chirurgie et le protocole d'utilisation n'est pas clairement établi.
Les modalités habituelles sont celles proposées par Hill en 1972 : 2,5 atmosphères pendant 90 minutes, 2 à 3 fois par jour pendant plusieurs semaines [2, 3].
Notre centre de brûlés adopte la même posologie (2,5 atmosphères pendant 90 minutes) mais nous nous contentons d'une seul séance par jour pendant 10 jours (10 séances) suivie d'une évaluation clinique et puis en fonction de cette évaluation nous pouvons allez jusqu'à 20 séances.(Tableau 1).
La mise en oeuvre de l'oxygénothérapie hyperbare impose quelques conditions dont l'absence peut limiter son application
- la disponibilité locale d'une structure adaptée (caisson) [2]( voir tableau2).
Nous avons la chance d'avoir un dispositif multiplace à proximité de notre centre.
- Un bon état général s'impose, le patient doit être transportable et doit aussi supporter le caisson [3, 7]; une préparation médicale et psychologique des claustrophobes s'avère nécessaire. (photo 3)
Un seul centre a formalisé une réunion destinée à prendre les décisions en matière d'antibiothérapie.
- Un bilan combinant un examen oro-facial, pulmonaire et électrocardiographie afin d'éviter les accidents de l'oxygénothérapie hyperbare au niveau de la toxicité de l'oxygène et au plan barotraumatique [1].
Dans la pratique médicale actuelle de l'oxygénothérapie hyperbare, les protocoles sont généralement choisis de façon à écarter le risque de toxicité de l'hyperoxie [ 1 ].
L'oxygénation hyperbare peut être bénéfique Bans le traitement des brûlures infectées à la phase aigue permettant de juguler l'infection (en association avec une antibiothérapie adaptée) et favorisant ainsi un geste chirurgical de couverture. (voir photos de 4 à 12).
Cependant, des études contrôlées sont nécessaires pour conclure à l'efficacité de cette association thérapeutique.
L'obstacle le plus immense à vaincre, reste la disponibilité locale du caisson hyperbare.
Abstract
Hyperbaric oxygen therapy enlarge day in day its panel of indications also various. The burn benefits from. eve propose a retrospective study concerning I2 patients introduced into the service of burned ïn military hospital Mesh V at Rabat. Tire burned surface of our patients interested more than 20% with a local infection. A11 the patients profited Irony 10 to 20 times of hyperbaric oxygenation which associated the antibiothérapy help us to suppress the local infection, the good evolution allowed us a cover of the loss of substance. Hyperbaric Oxygenation associated average usual therapeutic of the burns can be beneficial within the treatment of the infections of burns at the acute stage. However, controlled studies are necessary to conclude with the effectiveness from this therapeutic association.
Key words : Hyperbaric oxygen, burns, infection