<% vol = 8 number = 4 prevlink = 179 nextlink = 185 titolo = "LES RADIODERMITES A PROPOS DE 7 CAS" data_pubblicazione = "Mars 2008" header titolo %>

Moussaoui A., Khales A., Achbouk A., Ennouhi M A., Tourabi K., Ribag Y., Bekkali H.*, Ihrai H.

Service de chirurgie plastique, réparatrice, esthétique et des brûlées.
* Service de réanimation anesthésie.
Hôpital militaire d'instruction Mohamed V,, Rabat, Maroc.


RÉSUMÉ.
Les auteurs rapportent dans ce travail leur expérience en matière de prise en charge des radiodermites dans le cadre des centres de traitement des brûlés ( CTB). Ils soulignent les avantages offerts par le CTB en matière de soins et de chirurgie grâce à une équipe multidisciplinaire améliorant ainsi les chances de cicatrisation chez ces patients.


Mots clés : radiothérapie, oxygénothérapie hyperbare, cicatrisation dirigée, lambeau de couverture.




Introduction

L'évolution des techniques de radiothérapie a permis ces dernières années de réduire la fréquence des complications cutanées. Ces complications quand elles surviennent varient du simple érythème à la radionécrose voir les sarcomes radio-induits. La prise en charge de ces lésions ne fait l'objet d'aucun consensus. Nous rapportons notre expérience en matière de radiodermites et nous soulignons l'intérêt de leur prise en charge dans le cadre du centre de traitement des brûlés.

Patients et méthodes

Sept patientes âgée 35 à 65 ans sont admises au service des brûlés et de chirurgie plastique de l'hôpital militaire d'instruction Mohammed V de Rabat (Maroc) pour prise en charge des complications cutanées de la radiothérapie.
Il s'agit de radiothérapie pratiquée dans le cadre de prise en charge de cancer du sein et précédée d'une mastectomie gauche: trois cas, sein droit : deux cas et bilatérale : deux cas.
Sur le plan clinique on note une

Le délai de consultation varie de trente jours à trente ans. Le protocole thérapeutique consiste en :

Résultats

Sur le plan épidémiologique : l'âge moyen de nos patientes est de 48 ans, le siège de la radiodermite est gauche dans 60% des cas, droit dans 40% des cas.
Sur le plan clinique et en adoptant la classification américaine du National Cancer Institute (NCI) : deux patientes présentent un grade IV, trois patientes un grade II, une patiente présente un grade I et une patiente un grade III.
Sur le plan bactériologique : les prélèvements bactériologiques ont révélés un staphylocoque aureus chez deux patientes, un klebsielle pneumonia chez une patiente, alors que les prélèvements ont été stériles chez les autres patientes.
Concernant la couverture, on a noté :

Discussion

Les radiodermites sont des lésions cutanées induites par les radiations ionisantes. Leur fréquence a diminué grâce aux progrès technologique en terme de radiothérapie, de l'imagerie et de l'informatique. Elles sont estimées entre 2% et 17% tous sites anatomiques confondus pour la radiolésion chimique et radionécrose [1]. Cette fréquence est estimée dans le cadre de traitement du cancer du sein entre 87% et 95% [2]. Les manifestations cliniques sont liées aux doses totales accumulées mais aussi aux doses unitaires. Les lésions apparaissent dés la dose de 12 Gy [3]. Les radiodermites ont fait l'objet de plusieurs classifications, les plus connues sont celles de l'American National Cancer Institute (NCI) et celle de la Radiation Therapy Oncologic Group [4] .
Outre le retard ou l'impasse cicatricielle d'une radiodermite, son évolution peut être emmaillée de deux complications : la surinfection et la dégénérescence à long terme. Ceci justifie une prise en charge adéquate. Cette prise en charge ne fait l'objet d'aucun consensus et comprend plusieurs volets que nous pratiquons chez nos patients :

Quand le grand dorsal est inutilisable ou inadapté, le recours aux autres procédés de reconstruction est nécessaire (grand épiploon, TRAM, grand dorsal controlatéral libre...).
Quand une résection costale est effectuée, la restitution de la rigidité de la paroi thoracique fait appel aux différents procédés de reconstructions osseuses notamment les moyens prothétiques [9].
Le risque de dégénérescence des lésions de radiodermites chroniques comme toutes autres plaies chroniques est connu depuis la description de l'ulcère de Marjolin. Ceci impose :

Le cancer le plus fréquent sur cicatrice chronique est le carcinome spinocellulaire mais les autre cancers : basocellulaire, mélanome, sarcome peuvent être mise en évidence. La période de latence peut aller jusqu'à 31 ans [10].

Conclusion

La prise en charge des radiodermites est mieux envisagée dans le cadre du centre de traitement des brûlés, celui-ci offre aux patients les meilleurs chances de cicatrisation dans des délais et des conditions optimales grâce à :

<% immagine "Fig. 1","gr0000009.jpg","radionécrose en impasse cicatricielle depuis plus de 20 ans.",230 %> <% immagine "Fig. 2","gr0000010.jpg","tracé d'un lambeau fascio-cutané du grand dorsal.",230 %> <% immagine "Fig. 3a","gr0000011.jpg","couverture de la perte de substance correspondante à la radionécrose et fermeture de la zone donneuse.",230 %> <% immagine "Fig. 3b","gr0000012.jpg","couverture de la perte de substance correspondante à la radionécrose et fermeture de la zone donneuse.",230 %>

Abstract
Radiodermatitis : about seven cases
The authors pay in this work their experiment as regards assumption of responsibility of radiodermatitis within the framework of the processing center of the ills flaring underline the advantages offered by the CTB care surgery thanks to a multidisciplinary team thus improving the chances of cicatrization among these patients.


Key words : radiotherapy, oxygen treatment hyperbare, directed cicatrization, scrap of cover.



Références

  1. Fisher J.C. Introduction to radiation injury. Another silent epidemic. Clin Plast Surg, 1993 ; 20 : 431 - 3.
  2. Harper J., Franklin L., Jenrette J., Aguero E. Skin toxicity during breast irradiation : pathophysiology and management. Southern. Med J. 2004 ; 97 : 1 - 8.
  3. Grange F., Salze P. Radiodermites : definition et diagnostic. Therapeutique dermatologique, MedecineSciences, Flammarion 2001.
  4. Dumont T., Delaporte T., Pommier P., Delay E. Chirurgie des radionécroses. Techniques chirurgicales ; Chirurgie plastique reconstructrice et esthétique 45 - 154. 2006.
  5. Hill A., Hanson M., Bogle M., Duvic M. Severe Radiation Dermatitis is related to Staphylococcus Aureus. American Journal of Clinical Oncology. 27 (4) : 361 - 363, August 2004.
  6. Porock D., Nikoletti S., Kristjanson L. Management of radiation. Skin reaction : literature review and clinical application. Plastic Surg Nurs. 1999 ; 19 : 185 - 192, 223.
  7. Marx R.E., Johnson R.P., Kline S.N. Prevention of osteoradionecrosis : a randomized prospective clinical trial of hyperbaric oxygen versus Penicillin. J Am Dent Assoc 1985 ; 111 : 49 - 54.
  8. Petit E, Flageul B., Gerbault O., Sarfati F., Revol M., Servant J.M. Dorsal and Laterothoracic Radiodermatitis after Interventional Cardiography. Plastic & Reconstructive Surgery. 109 (5) : 1655 - 1657, April 15, 2002.